Mali
Alors que la Communauté Economique Des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a imposé un embargo commercial et fermer les frontières avec le Mali le 9 janvier dernier, ces sanctions commencent progressivement à produire leurs effets sur le pays.
Si le Mali importe en temps normal environ 70% de marchandises, notamment de ses voisins côtiers le Sénégal et la Côte d’Ivoire selon les Nations Unies, le manque de denrées et l’augmentation de la demande pousseraient certains commerçants à gonfler leurs prix.
"En tant que commerçant, (je peux dire que) les prix ont augmenté, il y a l'inflation générale, et il y a l'inflation interne. Parce que l'inflation générale, les prix ont augmenté sur le plan international. Mais l'inflation interne, c'est du vraiment à l'embargo.[...]Il faut comprendre une chose, le prix ne dépend pas du commerçant__, ça dépend du consommateur. S'il n'y a pas de marchandise sur le marché, alors que la demande du consommateur est forte, le prix va augmenter en fonction de cela. Cela veut dire que ça ne dépend pas des fournisseurs." a expliqué Mahamadou Bagayoko, grossiste.
L’absence de données précises ainsi que la réticence des experts à s’exprimer publiquement ne permet pas d’évaluer le véritable impact de l’embargo sur le marché pour le moment.
Si des signes et témoignages de consommateurs indiquent que les prix de la consommation ont bel et bien augmenter, certains Maliens affirment que ce sont des effets qui datent d’avant la mise en place des sanctions de la CEDEAO.
"On se demande les raisons, mais il y a vraiment une hausse des prix. On parle de l'embargo aujourd'hui, mais c'était bien avant cela.[...]__Aujourd'hui, à part les légumes, rien n'est abordable dans le marché. Ni oignons, ni d'huile, la viande n'en parlons pas." s'est confiée Fane Tenin Berthe, femme au foyer.
Le gouvernement a récemment plafonné les prix des produits de base tels que le riz, l'huile végétale et le sucre, par exemple.
Certains commerçants sont accusés d’augmenter leurs prix de façon démesurées ce qui a engendré la diffusion de spots publicitaires à la télévision montrant des agents du gouvernement effectuant des raids sur les marchés pour faire respecter les règles.
Mais les sanctions imposées en janvier ne sont pas les premières appliquées au Mali ces dernières années.
En 2020, un embargo commercial avait été mis en place par la CEDEAO après que l'armée a renversé le président élu Ibrahim Boubacar Keita.
Les mesures avaient été levée lorsque la junte a accepté d'organiser des élections et de rétablir un régime civil en février 2022 - un engagement que la junte a depuis renié.
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