Gambie
Rythmée par des percussions et des chants, la cérémonie gambienne du Kankurang initie les garçons à l'âge adulte et à leur circoncision. Après un mois de préparation, les garçons portent des cagoules blanches, et chantent les chansons qu'ils ont apprises.
Leur famille et leurs proches déposent de l'argent pour remercier ceux qui ont pris soin d'eux pendant leur transition. Ce n'est que le lendemain pour la cérémonie officielle que le personnage mystique du Kankurang fera son apparition.
"On n'a pas les pouvoirs d'un vrai Kankurang pour disparaître et revenir. Maintenant, on fabrique ce Kankurang, quelqu'un le met, masqué, et représente seulement quelque chose, en mettant ces deux machettes dessus", détaille Mamadou Jallow, le chef de cérémonie.
"Parce que les démons ont peur du Kankurang. Peut-être que lorsque l'on met le Kankurang dehors, les mauvais esprits penseront que c'est un vrai, et auront peur".
Orné d'un masque fait d'écorce, et le corps couvert de feuilles et de fibres rouges, le Kankurang, symbole d'ordre et de justice, déambule dans les rues. Fermant la marche, une petite procession d'adolescents et d'hommes accompagnent les garçons terminant leur rite.
D'autres Kankurangs les suivent dans les rues, vêtus de tenues colorées et de masques en cauri. Protégeant du mal, c'est cet esprit qui enseigne et transmet les pratiques culturelles, mais aussi la discipline et le respect.
"Lors de ma cérémonie de circoncision, les hommes chantaient de belles chansons, ils m'ont formé à chanter, ils m'ont appris à gérer les gens et ils m'ont formé à respecter les gens. C'est le lieu où nous les avons éduqués, à respecter les gens et respecter les aînés", reprend le chef de cérémonie.
"C'est pour ça que je fais ce genre de choses, pour que la culture survive. C'est la culture que nous avons. Et moi, je ferai toujours en sorte que la culture survive. Tant que je suis en vie, je ne quitterai jamais ma culture."
La cérémonie se termine par une célébration des initiés. Portants des colliers de bonbons et de billets de banque, les garçons dansent devant la foule.
Reconnu en 2005 comme patrimoine culturel à l'Unesco, la tradition mandingue s'est depuis étendue à d'autres peuples de la région, dont les Wolofs et les Peuls. Mais sa transmission reste en danger à cause de l'urbanisation rapide et de la diminution des forêts sacrées.
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