Assemblée générale des Nations unies
À l’occasion de la 76e session de l’assemblée des Nations unies qui se tient à New York, Felix Tshisekedi a donné le ton sur la situation en Afrique, ainsi que sur les priorités du continent lors de son discours de mardi.
“L’Afrique n’a pas besoin d’aumône” a déclaré Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo et président en exercice de l’Union africaine. Un discours clair venant du président congolais à New York alors que l’Afrique fait face à l’épidémie de coronavirus comme elle peut, mais aussi à une présence hostile de groupes djihadistes. Dans sa prise de parole, le représentant de l’UA a abordé la situation économique, sanitaire et sécuritaire tout en se projetant en abordant les besoins immédiats du continent.
Dans cette optique, Félix Tshisékédi a précisé que "l’Afrique n’a pas besoin d’aumône, elle se bat pour conquérir des espaces de liberté et d’action dans un monde toujours en compétition, afin de se forger un destin meilleur et d’apporter davantage sa contribution au progrès général de l’humanité."
Des mots qui empruntent une direction diamétralement opposée à celle habituelle, l’Afrique ne quémande plus, désormais elle souhaite "des partenariats constructifs et gagnant-gagnants, pour mettre en valeur ses fabuleuses richesses naturelles, se doter d’infrastructures de développement et améliorer les conditions de vie de ses populations." a-t-il ajouté.
Mauvaises gouvernances sur le continent
Alors que la région voit une série de coups d’Etats qui semble devenir le moyen infaillible d’accéder au pouvoir, plus de 6 tentatives en 1 an, Tshisekedi n’a pas omis d’aborder les problèmes de mauvaises gouvernances dans son discours. Effectivement, il a affirmé que "l’atteinte de ces objectifs exige des institutions politiques fortes et stables, les politiques publiques adéquates, la bonne gouvernance et l’intégration régionale."
Il ajoute que "ni les capacités ni les ressources naturelles ne font défaut pour ce faire."
Présence djihadiste
Depuis ces dernières années, plusieurs sous-régions sont touchées par des attaques liées au djihadisme, notamment l’Afrique centrale, l’Afrique de l’Ouest et surtout la région du Sahel. Le président congolais a prévenu devant les Nations Unies que "si la communauté des nations minimise le danger que représente la propagation du djihadisme en Afrique, si elle n’adopte pas une stratégie globale et efficace pour éradiquer ce fléau ", les "plaies ouvertes dans la zone saharienne, en Afrique centrale et australe, continueront à se métastaser jusqu’à faire jonction pour devenir une menace réelle pour la paix et la sécurité internationale." Un bon moyen et au bon endroit pour rappeler que le problème d’un seul, peut devenir le problème tous.
De plus, Félix Tshisekedi demande à l’ONU de faire davantage, "au-delà des déclarations de compassion et d’intentions peu suivies des faits sur le terrain."
Urgence sanitaire
À l’heure où la pandémie peine à être endiguée à l’échelle mondiale, l’Afrique poursuit sa course aux vaccins puisqu’elle n’en produit pas encore. Principalement dépendant des dons, les pays africains sont encore loin de leurs objectifs en termes de vaccination, "seuls 2% des plus de cinq milliards de doses administrées dans le monde l’ont été en Afrique", a fait valoir la Dre Moeti dans un rapport du 2 septembre de l’ONU.
Pour exhorter la scène internationale sur l’urgence sanitaire, Félix Tshisekedi a demandé à "augmenter la capacité des tests dans les pays qui ne disposent pas des produits de laboratoire requis", "assurer un approvisionnement suffisant et rapide en médicaments et équipements nécessaires à la prise en charge des malades", "généraliser la vaccination en approvisionnant en vaccins ceux qui ne les produisent pas et en les dotant de capacités de production locale."
En ce sens, il a réclamé 100 milliards des droits de tirage spéciaux du Fonds Monétaire International (FMI) pour lutter contre l’impact de la pandémie de Covid–19 sur les économies Africaines.
RDC
À la tête de l’Union Africaine depuis le 6 février 2021 et président de la RDC depuis le 24 janvier 2019, Félix Tshisekedi a beaucoup à faire, la situation au nord de son pays ne s’arrange pas. Depuis qu’il a instauré un couvre-feu et déclaré l’état de siège il y a quatre mois au Nord-Kivu et en région Ituri pour éradiquer les violences, les choses ne vont pas dans la direction souhaitée. L’ONG Human Rights Watch a indiqué que depuis l’instauration de l’Etat de siège les forces congolaises n’ont pas rétabli l’ordre, ces régions sont toujours autant en proie aux violences.
"C'est pourquoi, je consacre toute mon énergie et attache le plus grand intérêt à la fin de l'insécurité, des massacres et des pillages et à l'instauration d'une paix durable dans l'ensemble de la République Démocratique du Congo (…)", a soutenu Félix Tshisekedi.
Aller à la video
La Belgique reconnue coupable de crimes contres l'humanité en RDC
09:14
RDC : une "rébellion constitutionnelle" de Tshisekedi ? [Africanews Today]
01:44
RDC : pour l'opposition, Tshisekedi prépare "une rébellion constitutionnelle"
Aller à la video
RDC : Seth Kikuni condamné pour incitation à la désobéissance civile
Aller à la video
Football : Silas marque contre Stuttgart sans célébrer
02:12
RDC : à Goma, la colère face à l’inefficacité de l’état de siège