Nigéria
Des responsables du Nord du Nigeria ont réclamé l'aide du gouvernement fédéral après la reddition ces derniers mois de 3 000 personnes, membres du groupe armé Boko Haram et leurs familles, qui affirment avoir déposé les armes et demandent l'amnistie.
Parmi ces 3 000 personnes figurent notamment des enfants de membres du groupe et des agriculteurs enrôlés de force pour travailler dans les zones tenues par Boko Haram, selon le gouverneur de l**'Etat de Borno**, Babagana Zulum. De nombreux habitants de cet Etat, au cœur du conflit et où près de 40 000 personnes ont été tuées et deux millions déplacées, s'opposent à toute amnistie pour les membres de Boko Haram.
L'armée nigériane affirme que ces redditions démontrent son succès dans ce conflit vieux de 12 ans. Mais celles-ci interviennent aussi après la mort en mai du chef historique de Boko Haram, Abubakar Shekau, lors de combats avec les djihadistes rivaux du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap). De nombreux analystes estiment que la plupart de ceux qui se rendent avaient été enrôlées de force ou sont des combattants de Boko Haram voulant échapper à l'Iswap.
Lors d'une rencontre au cours du weekend avec des responsables de la région, le gouverneur de l'Etat de Borno, Babagana Zulum, a affirmé qu'il allait rencontrer à nouveau le président nigérian Muhammadu Buhari pour étudier les moyens de s'occuper de ceux qui se sont rendus. Une équipe composée de membres des services du renseignement militaire, de la police, de chefs traditionnels et de membres d'assemblées locales allaient travailler à établir leurs profils.
"Les femmes et les enfants, les agriculteurs qui n'ont rien fait doivent être pris en considération et libérés après un processus en bonne et due forme", a expliqué le gouverneur. "Les autres doivent être traités selon (...) les lois et règlements".
Programme de déradicalisation
L'armée nigériane gère un programme de déradicalisation pour les djihadistes repentis, appelé Operation Safe Corridor, où ils font l'objet d'une rééducation et reçoivent une formation professionnelle. Mais le principal centre d'hébergement de ce programme ne peut accueillir que 700 personnes.
Dans un communiqué, Babagana Zulum, au côté de députés de l'Etat de Borno, de chefs traditionnels et responsables sécuritaires, de dignitaires religieux et d'ONG, a appelé le gouvernement à encourager plus fortement la déradicalisation et la réhabilitation des anciens djihadistes."La réunion s'est félicitée de la récente reddition massive d'insurgés de Boko Haram et a exhorté ceux qui sont encore dans le maquis de faire de même", selon ce communiqué.
L'Iswap, reconnu par le groupe Etat islamique, est né en 2016 d'une scission avec Boko Haram. Après être monté en puissance, il est désormais le groupe djihadiste dominant dans le Nord-Est du Nigeria, sur lequel il a renforcé son contrôle depuis la mort d'Abubakar Shekau, dont les combattants sont en déroute.
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