Kenya
**Que ce soit dans un style bonbon rose, avec le célèbre Albert Einstein, ou un rappeur américain, impossible de ne pas trouver un matatu à son goût. **
Nous sommes ici à Nairobi et dans cette ville de plus de 4 millions d’habitants, la majorité montent à bord de ces minibus customisés. Il y en a des dizaines de milliers dans la capitale et la concurrence est rude. Il faut se démarquer pour attirer les passagers, car à l’heure de pointe, c’est la guerre.
Nairobi est réputée pour ses embouteillages et les matatus, réputés pour leur rapidité, garantissent aux passagers qu’ils arriveront à destination en moins de temps.
Et malgré leur apparence, les matatus ne sont pas récents. Ils ont fait leur apparition il y a environ 50 ans après l’époque coloniale. La seule compagnie de bus privée ne desservait pas les quartiers africains, ce qui a conduit à la naissance de ce moyen de transport informel.
Aujourd’hui les matatus sont un véritable patrimoine national.
« C'est la culture matatu et la culture matatu repose sur le fait de savoir quel trajet sera le meilleur », explique Moses, conducteur de matatu.
Avec leur style déjanté, les matatus ne sont pas très regardants sur le code de la route. Leur rapidité fait le bonheur de leurs passagers, mais pas des automobilistes. Et ce qui plaît encore plus à leurs passagers, c’est leur intérieur, encore plus fou que l’extérieur.
Dans celui-ci par exemple, ambiance boite de nuit garanti avec décoration sombre, son à tue-tête, connexion wifi et un écran géant qui passe les derniers clips à la mode. De quoi faire oublier les embouteillages et tout ce qui se passe à l’extérieur.
Et ils n’en ont pas l’air comme ça, mais certains de ces matatus valent plusieurs dizaines de milliers d’euros. Un investissement nécessaire pour toucher un public jeune.
« Les clients que nous ciblons appartiennent à une tranche d'âge spécifique. Ainsi, le véhicule est rempli rapidement et les gens rentrent chez eux ou arrivent au travail à temps », explique Moses, chauffeur de matatu.
Et les propriétaires de ces matatus vont parfois même beaucoup plus loin, avec des opérations de communication sur les réseaux sociaux. Toujours dans le but d’attirer des clients jeunes…et connectés.
« Les gens de cette industrie font beaucoup de choses incroyables. Il ne s'agit pas seulement de transporter des passagers d'un point à un autre, mais si vous creusez plus profondément, vous découvrirez qu'il y a plus que cela », explique Brian Wanyama, qui a fondé la Matwana matatu culture.
Les matatus sont une véritable institution au Kenya, mais ils représentent aussi une source d’emploi pour des milliers de personnes à Nairobi.
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