Côte d'Ivoire
Trois accusés au procès de l'ex-Premier ministre ivoirien Guillaume Soro et d'une vingtaine de ses partisans pour un complot présumé contre le pouvoir ont reconnu que des armes étaient entreposées au siège de son parti, lors de la troisième journée d'audience jeudi à Abidjan.
Trois hommes de la sécurité de Guillaume Soro, le commandant Jean-Baptiste Kasse Kouame, le sergent chef Lamine Traoré, et un chauffeur, Emmanuel Silué, ont déclaré à la barre que des kalachnikov ont été transportées du siège du parti à Abidjan vers une résidence de Guillaume Soro à Assinie (une station balnéaire à 60 km à l'est) pour les jeter dans l'eau, le 23 décembre 2019.
C'est à cette date que Guillaume Soro devait rentrer en Côte d'Ivoire, mais l'avion qui le ramenait de Paris avait finalement été dérouté vers le Ghana. Selon l'accusation, l'ex-président de l'Assemblée nationale fomentait un putsch. Les forces de l'ordre avaient arrêté ce jour-là des dizaines de ses partisans.
Le commandant Kouame a dit avoir paniqué en raison de la situation et ordonné à ses hommes d'aller jeter à l'eau "30 kalachnikov", précisant qu'il s'agissait de vieilles armes. Le sergent Traoré et le chauffeur Silué ont déclaré en avoir transporté huit.
Détente politique
Ancien chef de la rébellion des années 2000, Guillaume Soro, 49 ans, qui vit en exil depuis deux ans, est jugé par contumace, ainsi que cinq de ses partisans. Les accusés, qui ont nié toutes les charges, encourent la prison à vie. Le collectif d'avocats qui défend Guillaume Soro a dénoncé un "simulacre de procès" et "un règlement de comptes politique".
Après une élection présidentielle tendue en octobre, la Côte d'Ivoire traverse depuis plusieurs mois une période de détente politique, avec des discussions entre le pouvoir et les deux principaux partis d'opposition et des libérations d'opposants. Mais Guillaume Soro et ses partisans restent dans le collimateur des autorités et semblent marginalisés.
En avril 2020, Guillaume Soro a été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics, pour avoir tenté de s'approprier, selon la justice, une résidence achetée par l'Etat pour le loger lorsqu'il était Premier ministre. Cette condamnation avait justifié l'invalidation de sa candidature à la présidentielle, alors qu'il était vu comme un challenger sérieux.
Le procès doit reprendre le 2 juin.
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