Rwanda
Arrêté le 13 février dernier, le chanteur rwandais de gospel Kizito Mihigo a été retrouvé mort ce lundi dans sa cellule. La police évoque déjà le suicide.
C’est la police nationale rwandaise (RNP) qui a annoncé la nouvelle. Kizito Mihigo a été retrouvé mort dans sa cellule de prison. Ainsi que l’atteste un communiqué publié sur Twitter, en kinyarwandais, langue nationale du Rwandaise. Pour la RNP, le chanteur rwandais s’est donné la mort.
En attendant les résultats d’une enquête déterminant la cause du suicide, des internautes balayent déjà l’argument de la police. « Pensez-vous que les gens sont si stupides de ne pas se rendre compte que vous, les experts en tueries et en faisant, êtes ceux qui ont tué Kizito Mihigo », a assené un anonyme sur Twitter.
Do you think people are so stupid not to realize that you, EXPERTS in KILLINGS and EVIL DOINGS, are the ones who Killed #KizitoMihigo? The way you planned it from your FABRICATION of his “so called evasion” show how you REACHED the POINT of NO RETURN in CRIMINALITIES! RIP Kizito. pic.twitter.com/7I1q4ucd02
— Théophile Mpozembizi (@MpozeTheo) February 17, 2020
Kizito Mihigo a été arrêté jeudi dernier par le Rwanda Investigation Bureau pour corruption et tentative de sortie illégale du pays. D’après les renseignements cités par des médias locaux et internationaux, le musicien a été interpellé dans la localité de Nyaraguru au sud, alors qu’il voulait gagner le Burundi. Ce, en tentant de soudoyer des habitants de Nyaraguru pour qu’ils l’aident à traverser la frontière. Né en juillet 1981 à Kibeho au sud, Kizito Mihigo, un tutsi comme Paul Kagame avait pris de l’importance pour avoir créé en 2001 une fondation destinée à promouvoir la paix et la réconciliation dans un Rwanda qui peinait à se remettre des atrocités subies par les Tutsis en 1994 (près de 800 000 morts). Il avait même participé à la composition de l’hymne national.
Il faisait ainsi parti des chouchous du régime de Paul Kagame. Jusqu‘à ce que tout se gâte en 2014… À cause de « Igisobanuro cy’Urupfu » (La Signification de la mort), une chanson qui bien que dénonçant le génocide, avait également pointé du doigt des actes vindicatifs contre les Hutu.
Du coup, « l’homme de Dieu » sera arrêté et condamné à 10 dans de prison pour « conspiration contre le gouvernement rwandais ». À cause des liens présumés avec des chefs rebelles dont le général Kayumba Nyamwasa exilé en Afrique en sud et qui a toujours promis de venger la mort d’un autre général Patrick Karegeya décédé en 2014 en Afrique du Sud dans des conditions plus ou moins obscures.
En 2018, Kizito Mihigo comme d’autres opposants dont Victoire Ingabire a recouvré sa liberté au nom d’une grâce présidentielle prononcée par Paul Kagame.
Ainsi, à l’instar, de nombreux autres décès, la mort de Kizito Mihigo pourrait encore susciter une levée de boucliers au niveau des ONG et des institutions internationales. Il y a aussi que le régime de Kagame est souvent mis en cause dans des violations des droits de l’homme. Ce que Kigali qui est également crédité de progrès économiques significatifs a toujours démenti.
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