À Bamenda, dans le Nord-Ouest du Cameroun, les agences de voyage sont prises d’assaut ! En effet, dans plusieurs messages qui ont fait le tour de la toile, des leaders séparatistes de l’Etat virtuel d’Ambazonie ont appelé à une opération ville morte à partir de septembre, pour contrarier la prochaine rentrée scolaire.
Depuis samedi, des milliers d’habitants des villes de Bamenda, Buea et Kumba cherchent à fuir afin de pouvoir inscrire leurs enfants à Yaoundé, Douala ou encore Bafoussam.
“C’est n’est pas facile, on a pensé que les choses allaient être mieux ici au Sud-Ouest, mais quand on observe bien rien ne va. Et c’est pour cela que tout le monde veut fuir afin de sécuriser l’avenir scolaire de ses enfants”, explique John, un habitant de Kumba.
“C’est pour cela que la gare est pleine, et il n’y a pas de véhicule direct de Kumba pour Yaoundé ou Buea pour Yaoundé. Il faut d’abord partir de Kumba pour Buea, Buea pour Douala ensuite Douala pour Yaoundé. Ça nous affecte beaucoup. Pour la rentrée, il reste une semaine, peut-être que les choses peuvent changer, mais pour le bien de nos enfants, de mes enfants, je préfère les ramener à Yaoundé car ils ont commencé là-bas l’année dernière”, poursuit ce père de famille.
Le gouvernement rassure
Une situation qui a fait exploser le coût des transports. Les chiffres font état de 7 000 à 10 mille passagers dans les agences de voyage de Bamenda… Certains ont même passé la nuit sur place, c’est le cas d’un voyageur que nous avons rencontré sur place.
“Nous venons fraîchement de Bamenda, car nous avons appris ce qui allait se passer et nous avons décidé de partir avant que cela ne se produise. Aujourd’hui, on paie le transport entre 5 000 f et 6 000 f pour Bafoussam. Et quand vous avez un petit sac de tapioca avec vous et vos habits, on vous demande de payer 2 000 f ou 3 000 f pour les bagages. Les chauffeurs nous ont dit qu’ils font comme ça, car ils ne peuvent pas retourner à vide pour rien à Bamenda. Nous sommes au moins à 3 000 ici. La majorité d’entre nous n’a plus d’argent et on ne sait même pas où aller”, raconte l’homme, qui a fui précipitamment la ville de Bamenda.
De son côté, le gouvernement dit avoir mis sur pied des moyens de sécurité pour une rentrée effective dans cette partie du pays secouée depuis 3 ans par des exactions sécessionnistes.