République démocratique du Congo
Pour le Front commun pour le changement (FCC) plateforme des partis politiques de la Majorité, l’incendie qui a ravagé des bureaux de la Commission électorale a été l‘œuvre de Martin Fayulu, candidat d’une coalition de l’opposition.
Un incendie s’est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi au siège de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), organe en charge de l’organisation des élections en RDC. Une bonne partie du matériel dont un bon nombre des très controversées machines à voter a été réduite en cendres.
La piste criminelle est d’ores et déjà évoquée. « Les indices tendent à démontrer qu’il s’agit d’un incendie d’origine criminelle », a déclaré ce matin, le ministre de l’Intérieur Henri Mova. Et « à qui profite le crime ? ». Telle est la question que se posent jusqu’ici de nombreux Congolais.
Pour le régime de Kabila, pas question de chercher les coupables dans la planète Mars. Le cerveau du crime, c’est bien Martin Fayulu.
« Les attaques systématiques du candidat Président de l’Opposition Martin Fayulu qui, au grand étonnement du monde entier, a pour programme politique, au cours de cette campagne électorale, l’invitation de ses militants et sympathisants à détruire le matériel électoral de manière à empêcher la CENI d’organiser les scrutins prévus le 23 décembre prochain », indique un communiqué rendu public ce matin par Néhémie Mwilanya, coordonnateur du Comité Stratégique du FCC.
Fayulu recourt à la communauté internationale
Celui qui est aussi candidat à la députation nationale dans une circonscription du Sud-Kivu en veut pour preuve, le discours de violence qu’aurait développé Fayulu pendant la campagne. « Ces propos et la gestuelle qui les accompagne étaient déjà le prélude de la mise en œuvre d’un projet bien planifié tendant à entraver le processus électoral en cours et à saper l’investissement politique de tout un peuple », ajoute Néhémie Mwilanya.
Il invite ainsi les autorités « compétentes à assumer chacune ses responsabilités afin de garantir la tenue effective, le 23 décembre prochain, des scrutins prévus ».
De son côté, le candidat de la coalition Lamuka se dit être victime d’une campagne de diabolisation et s’en remet à la communauté internationale. « Nous interpellons la communauté internationale. Il y a des gens aussi mal intentionnées qui disent que Fayulu et Lamuka veulent que le 23 qu’il y ait chaos et que les gens cassent les bureaux. Non, Fayulu et Kamuka n’ont pas dit ça. Que la communauté internationale fasse l’enquête », a lancé Fayulu depuis Goma où il se trouve en campagne.
Pour des organisations de la société dont le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA), cet incendie était prévisible, comme en témoigne ce tweet qui fait la traçabilité des déclarations qu’aurait faites le pouvoir.
13 sept.
OlivierKamitatu
: MAV pourraient être brûlées
28 nov. EmmanuelShadary: MAV seront brûlées13 déc 2h: incendie
5h,
— LUCHA ??? (luchaRDC) 13 décembre 2018BarnabeKikaya
déclare l’incendie «criminel»
8h AmbHenriMova etcenirdc
annoncent enquête
12h, Mwilanya déclare Fayulu/LAMUKA coupables.
Mbok’oyo pic.twitter.com/6aooYDcs8B
Au même moment, un militant de l’UDPS a été tué par un policier dans la ville de Mbuji-Mayi dans la province du Kasaï quelques heures avant l’arrivée de Félix Tshisekedi.
À 10 jours des élections, des observateurs redoutent un chaos avant, pendant et même après les élections du 23 décembre en RDC. Mais, le président Kabila et ses partisans se veulent jusqu’ici rassurants quant à la tenue des élections « transparentes », « crédibles » et « apaisées ».
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