Côte d'Ivoire
Onze étudiants ont été blessés, dont certains par balle, mercredi soir à Bouaké (centre), la deuxième ville de Côte d’Ivoire, lors d’un affrontement avec des gardes pénitentiaires à la suite d’une rixe, selon un nouveau bilan donné jeudi par le Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (CEECI).
“Nous enregistrons onze blessés dont certains par balle et d’autres au couteau et à la machette’’, a déclaré à l’AFP le porte-parole du CEECI, Nanmogo Koné.
Un premier bilan dans la nuit avait fait état de trois étudiants blessés.
Au centre hospitalier et universitaire de Bouaké, une source médicale a confirmé que des blessés par balle avaient été reçus, sans préciser leur nombre.
Pour protester contre ces violences, le CEECI a bloqué jeudi les cours dans deux lycées et des écoles primaires, enjoignant les élèves de venir soutenir la lutte des étudiants.
Le CEECI réclame le déménagement du camp pénal et des logements des gardes pénitentiaires, actuellement situés en face du campus 2 de l’université Alassane Ouattara, dans l’ouest de Bouaké, affirmant que c’est “la cinquième fois” que des incidents opposent des gardes pénitentiaires aux étudiants, selon le secrétaire national chargé de l’organisation du CEECI, Moustapha Ben Diomandé.
Calme revenu
Selon des étudiants et des habitants, l’affrontement a duré deux heures mercredi soir, entre 20H et 22H (locales et GMT), opposant une centaine d‘étudiants à une vingtaine de gardes qui ont pénétré dans le campus et tiré à plusieurs reprises.
“Les gardes pénitentiaires étaient armés de kalachnikovs et de machettes, nous, nous n’avions que des projectiles”, a déclaré un étudiant à l’AFP.
Selon un étudiant et un garde pénitentiaire parlant sous couvert d’anonymat, l’affrontement est parti d’une rixe dans un bar entre un garde et un étudiant, chacun appelant des camarades en renfort. A la suite de quoi des gardes pénitentiaires ont fait une descente dans le campus.
Le calme est revenu après 22H, les forces de l’ordre, police et armée, s‘étant déployées.
Les autorités locales et le ministère de l’Intérieur se refusaient toujours à tout commentaire jeudi midi, alors que le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly se trouvait à Bouaké pour inaugurer les travaux d’une nouvelle autoroute.
Ville chroniquement instable, Bouaké a connu en 2017 des mutineries de soldats qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire.
Cette agglomération d’un million d’habitants avait été la capitale de la rébellion qui avait contrôlé la moitié nord de la Cote d’Ivoire entre 2002 et 2011.
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