Somalie
D’une carrière à une autre. Après avoir servi les intérêts d’Al-Shabaab, le groupe radical le plus meurtrier d’Afrique, Mukhtar Robow a en ligne de mire un autre défi : devenir président de la région de Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie. Il vient d’en avoir l’autorisation après de nombreuses tractations.
Sa candidature avait embarrassé le pouvoir fédéral somalien. C’est que, Mukhtar Robow, également connu sous le nom d’Abou Mansoor a un parcours atypique. En 2006, il a été l’un des fondateurs du groupe extrémiste Al-Shabaab. Fin admirateur d’Oussama Ben Laden le défunt leader d’Al-Qaida , maison mère du groupe somalien, Mukhtar Robow qui a été formé en Afghanistan a gravi les échelons jusqu‘à devenir le numéro 2 d’Al-Shabaab. De ses années extrémistes, la Somalie retient des exécutions sommaires et de graves restrictions des droits humains.
Puis en 2012, ça a été le divorce. Mukhtar Robow décide de rompre avec les Shebabs pour des divergences idéologiques. « Je suis en désaccord avec leur credo, qui ne sert pas la religion islamique », avait-il alors déclaré.
Aujourd’hui, l’ancien militant regarde vers d’autres cieux. Notamment la politique, en briguant le poste de président dans sa région natale, celle de Baidoa, dans le sud-ouest de la Somalie. À l’annonce de sa candidature, le gouvernement central de Mogadiscio par la voix de son ministre de l’Intérieur, lui a demandé de se rétracter.
Suppression des sanctions américaines
Mais face à l’engouement populaire et le manque d’autorité de Mogadiscio, Mukhtar Robow a maintenu sa candidature. Cette semaine, la Commission électorale régionale de Baidoa l’a validée, estimant qu’il avait le droit de se présenter au regard de sa citoyenneté somalienne.
Au sein de l’opinion somalienne, du reste dans sa région natale, Mukhtar Robow est considéré comme un modéré des Shebab qui avait épargné la vie de certains fonctionnaires et soldats au moment d’exécutions en 2009. On se souvient aussi de ses volontaires dons de sang après des attaques tragiques de ses anciens compagnons – comme ça a été le cas plus tôt ce mois-ci à Baidoa – estimant qu’il mérite une seconde chance.
Pour d’autres, cependant, la voix de la justice doit se faire entendre. Des Somaliens encore hantés par les souvenirs de Robow soutiennent qu’il doit répondre de ses actes et être jugé. Une volonté qui pourrait se heurter à l‘état de chaos dans lequel se trouve l’Etat somalien dont les institutions sont en souffrance. Par ailleurs, en juin 2017, Mukhtar Robow a été retiré de la liste terroriste du Département d’Etat américain, et la mise à prix de 5 millions de dollars pour sa capture, annulée.
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