Gabon
Un tanker battant pavillon panaméen est porté disparu depuis une semaine au large du Gabon, a appris mardi l’AFP de sources militaires en Afrique centrale, le gouvernement géorgien affirmant que 17 de ses ressortissants, tous marins, se trouvaient à bord.
Le Pantelena, battant le pavillon panaméen, “a disparu des écrans” depuis le 14 août et se situait à ce moment “entre les eaux du Gabon et de Sao Tome et Principe”, selon une source militaire régionale.
A Tbilissi, le ministère des Affaires étrangères a précisé qu’il y avait 17 marins géorgiens et deux Russes à bord.
Le navire, construit en 2006 et d’une capacité de 7.000 tonnes, appartient à la société grecque Lotus Shipping qui a lancé une opération de recherches, conjointement avec “les forces maritimes régionales et du Royaume Uni (UKMTO), et en coordination avec les autorités géorgiennes” selon un communiqué de Tbilissi.
“Nous avons reçu un message de détresse sur la radio et nous avons alerté la marine gabonaise”, a indiqué sous couvert de l’anonymat un membre de l‘équipage d’un navire naviguant entre Libreville et Port-Gentil, la capitale économique gabonaise.
“Nous avons reçu une alerte de la part d’un navire assurant la liaison avec Port-Gentil concernant le Pantelena, mais nous n’avons pas eu assez d’informations pour une intervention”, a déclaré un membre de la marine gabonaise à l’AFP, précisant que “la sécurité maritime a été renforcée au niveau de Port-Gentil”.
La marine de Sao Tome et Principe, archipel au large du Gabon, a également lancé des recherches depuis la disparition du tanker à l’aide d’un patrouilleur ayant à son bord 30 membres d‘équipage portugais et santoméens, a indiqué à l’AFP le commandant des garde-côtes, Joao Idalecio.
Le Pantelena “a coupé le système de balise qui émet sa position”, selon la source militaire régionale.
Zone à risques
“La première chose que font les pirates quand ils abordent un bateau, c’est couper cette balise”, a ajouté cette même source.
Mais, à ce stade, il est prématuré de parler d’acte de piraterie, car “cela peut être une simple panne de transmission”, précise la source militaire.
Avec plus de 5.700 kilomètres de côtes, 17 pays qui s‘étendent du Sénégal à l’Angola, le Golfe de Guinée est devenu depuis 2016 l‘épicentre de la piraterie maritime en Afrique, alors que la situation s’est apaisée au large de la Somalie.
Au total, 107 incidents ont été signalés au cours des six premiers mois de 2018, selon le Bureau maritime international (BMI).
Au total, 69 navires ont été abordés, 23 ont été la cible d’attaques, 11 ont été victimes de coups de feu et 4 navires ont été détournés, selon la division spécialisée en crimes commerciaux de la Chambre de commerce internationale (CCI).
Le nombre de membres d‘équipage pris en otage est passé de 63 à 102 par rapport à la même période en 2017.
Aussi, les modes d’action des pirates ont évolué. “On est passé du bunkering (vol de matériel sur un bateau) à une augmentation des prises d’otages contre rançon”, avait expliqué en février à l’AFP le commandant d’un patrouilleur gabonais, Gael Mbanda.
Face aux menaces de la piraterie, mais aussi de la pêche illicite, les marines d’Afrique de l’ouest et centrale ont renforcé leur coopération en signant le “processus de Yaoundé” en 2013 qui harmonise les pratiques dans le Golfe de Guinée.
AFP
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