Libye
Les contrebandiers et gangs criminels adaptent leurs activités criminelles aux nouvelles technologies. Pour rançonner des familles de migrants qu’ils retiennent en otage dans des lieux secrets en Libye, ces malfrats ont trouvé l’idée incongrue de filmer les maltraitances qu’ils infligent à leurs otages et de les faire parvenir ensuite à ces familles.
Ces vidéos dont l’ONU fait la révélation retracent les abus et la violence auxquels sont soumis les migrants africains durant leur captivité. Ces derniers affirment avoir été battus, torturés et affamés pendant plusieurs jours. Leurs geôliers ont par la suite envoyé, via les réseaux sociaux, les vidéos de leurs souffrances à leurs familles pour leur exiger 10 000 euros afin qu’ils ne soient pas tués.
“Ils ont cassé mes dents … Ils ont cassé ma main”, relate dans une vidéo publiée la semaine dernière l’un des migrants, qui explique comment ses ravisseurs lui ont placé un bloc de béton sur le dos parce que sa famille a refusé de payer une rançon de 8 000 dollars.
“Il s’agit d’un problème mondial où un contrebandier ou une bande criminelle peut facilement utiliser des plateformes numériques pour faire connaître ses services, tirer profit de personnes vulnérables, et ensuite les exploiter elles et leurs familles”, a déclaré dans un communiqué Mohammed Abdiker, directeur des opérations et des urgences.
De plus en plus de criminels s’engagent dans le trafic de migrants, une activité illicite qui prend de l’ampleur en raison du nombre croissant de populations qui veulent atteindre l’Europe via la Libye. En effet, la Libye, pays ravagé par la guerre depuis 2011, est la nouvelle porte d’entrée vers l’Europe par la mer.
À ce jour, ils sont au moins 20 000 migrants détenus en Libye selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Selon plusieurs rapports d’ONG et récemment de la Fondation Thomson Reuters, bon nombre de ces migrants battus, affamés et souvent laissés pour mort.
Malgré tout, l’aventure illégale vers l’Europe par la traversée de la mer sur des bateaux de fortune, organisée par des passeurs, enregistre des chiffres records. Depuis début 2017, ce sont 61 000 personnes qui ont gagné l’Italie par la mer. Soit une hausse de 35 % par rapport à 2016.
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