Cisjordanie
Le Conseil de sécurité de l’ONU vote ce jeudi un projet de résolution en vue de la reprise des négociations sur le Sahara occidental.
Presqu’un an après l’adoption d’une résolution sur la prolongation de la Mission onusienne dans le territoire, le Conseil de sécurité se penche ce jeudi sur un autre texte sur le Sahara Occidental. Mais cette fois, il s’agit d’un projet visant à appuyer une initiative pour relancer les pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario qui revendiquent à la fois cette ancienne colonie espagnole. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui en a informé le Conseil il y a deux semaines, espère ainsi trouver une nouvelle issue diplomatique pour, dit-il, promouvoir une « nouvelle dynamique » en vue de la résolution de ce litige territorial.
La résolution cherche surtout à mettre la pression sur le mouvement indépendantiste sahraoui pour qu’il retire immédiatement ses troupes de la région tampon de Guerguerat après le retrait de celles du Maroc en février. Le retrait des troupes des deux parties de cette zone située près de la frontière mauritanienne est considéré comme une priorité par l’ambassadeur de France à l’ONU, François Delattre. Le Conseil de sécurité espère ainsi relancer les négociations entre les parties afin de parvenir à « une solution équitable, durable et mutuellement acceptable ». « Il est temps en effet de regarder vers l’avenir et de relancer les négociations, c’est ce que nous souhaitons », a notamment déclaré mardi M. Delattre, à des journalistes à l’issue d’une réunion du Conseil consacrée au projet de résolution.
Un texte “déséquilibré”, selon la Russie et l’Uruguay
Le texte soutenu par les États-Unis a été présenté lundi aux quinze membres du Conseil, après des consultations avec la France, le Royaume-Uni et la Russie. Mais, cette dernière qualifie de déséquilibré, ce projet sur le Sahara Occidental qui devrait également prolonger d’un an le mandat de la mission onusienne sur place. Un avis partagé par l’Uruguay. « Il est très déséquilibré dans la façon dont il traite le Polisario », a relevé Elbio Rosselli, ambassadeur uruguayen, reprochant aussi au texte de ne pas donner le contexte général de « comment nous en sommes arrivés où nous en sommes ».
Le vote du projet de résolution intervient quelques semaines après la démission de l‘émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, après huit passés à tenter de trouver une solution à ce conflit qui dure depuis plusieurs décennies. Il était accusé par le royaume chérifien de parti-pris pour le Front Polisario, faisant naître des tensions qui ont conduit à son départ. Mais, le remplaçant du diplomate américain n’a toujours pas été désigné par les Nations-Unies, même si le nom de l’ancien président allemand Horst Kohler est cité comme son potentiel successeur.