Ethiopie
Comment s’occuper des femmes qui ont été victimes de mutilations génitales ? L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) vient pour la première fois, de publier des directives dans ce sens, à l’endroit des professionnels de santé.
Selon L’OMS, certains docteurs “ne savent même pas ce qu’ils voient” lorsqu’ils examinent une femme qui a subi une mutilation génitale, d’où la nécessité des conseils, de façon à ne pas les faire souffrir davantage.
L’organisation sanitaire estime que 200 millions de femmes et filles dans le monde ont subi des mutilations génitales, avec des conséquences allant de saignements et douleurs en urinant ou pendant l’acte sexuel, à des complications souvent fatales pendant l’accouchement.
Elle recommande donc principalement une aide psychologique et des conseils pour tenter de rendre l’acte sexuel moins pénible.
L’OMS demande aussi au personnel médical des régions les plus concernées de refuser d’effectuer ces mutilations – même s’ils ont des raisons de penser que leur refus signifiera que la mutilation sera pratiquée de toutes façons, et dans des conditions plus dangereuses pour la jeune fille.
Une pratique difficile à éradiquer
Dans la région d’Afar au nord-est de l’Éthiopie, les professionnels de la santé se heurtent à des traditions bien ancrées.
L’infibulation, c’est-à-dire l’excision de type 3, y est massivement pratiquée sur les nouveaux nés.
Seules 5 à 10 % des femmes accouchent sous assistance médicale. Les 90 % restants donnent naissance à la maison, aidées d’accoucheuses et exciseuses traditionnelles.
Non loin de Telalak, à Dawe, une ONG locale, ACISDA, tente de sensibiliser les populations locales.
Asehnafi est l’un des cofondateurs d’ACISDA :
“Les communautés croient que les mutilations génitales féminines sont un précepte de l’Islam. Donc nous travaillons avec les leaders religieux, pour que dans chaque village, il soit inculqué aux communautés que l’excision n’est pas un précepte de l’Islam.”
Dans une école à quelques kilomètres de Dawe, avec le concours des professeurs, Ashenafi et ACISDA ont mis l’accent sur l’apprentissage ludique.
Mohammed Sied est instituteur :
“A travers de petites pièces de théâtre, nous apprenons aux enfants à parler de ces questions. Lorsqu’ils rentrent chez eux, ils en parlent à leur tour à leur famille.”
Selon la dernière étude démographique qui date de 2011, la mortalité infantile en zone Afar touche 127 enfants sur mille, dont ¼ dans les premiers jours après l’accouchement.
Les mutilations génitales sont en grande partie responsables de ce taux.
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