Burkina Faso
Chaque année, à plus de 300 km de Ouagadougou, la culture Bôbô s’exprime dans toute sa splendeur à travers les grandes funérailles.
À Kuinima, devenu quartier de Bobo-Dioulasso, les masques en fibres dansent, les tambours résonnent, et les âmes des défunts rejoignent le royaume des ancêtres. Ce dimanche 20 avril, c’est au tour de Kuinima d’honorer ses morts. Au cœur du village, l’attroupement est dense autour des célèbres masques en fibres, symboles puissants de la spiritualité Bôbô. Ces êtres mystiques, venus de la brousse selon la croyance, esquissent des pas de danse envoûtants, accompagnés de cris de guerre et d’instruments traditionnels.
« Chez les Bobo Mandarè, quand quelqu’un meurt, il y a ce qu’on appelle les "funérailles fraîches", c’est-à-dire le rituel par lequel le mort est conduit à sa dernière demeure. S’en suivent les grandes funérailles pour accomplir tous les rituels afin que son âme repose en paix », explique Lassina Sanou, responsable des masques du village.
Les grandes funérailles ne concernent que ceux qui pratiquent la religion traditionnelle. Pendant plusieurs jours, la communauté se rassemble pour accomplir des rites ancestraux, réciter des prières et procéder à des cérémonies d’adoration.
« Il y a assez de rituels à faire. Pour la sortie des masques, un rituel spécifique est nécessaire. Les parents aussi se joignent à nous pour compléter les rites. Si tu ne pratiques pas la religion traditionnelle, ce n’est pas possible », poursuit Lassina Sanou.
Une fête qui rassemble
Au-delà du rite, la célébration prend un caractère festif. Kuinima se transforme en une grande foire. On y mange, on y chante, on y danse. Des visiteurs venus des villages environnants affluent pour partager ce moment de fraternité.
« Les grandes funérailles, pour nous, représentent la cohésion, l’union et la fraternité. Les ressortissants des villages voisins se joignent à notre village pour faire la fête », témoigne Hamidou Sanou, habitant de Kuinima.
Dans cette culture, le masque n’est pas qu’un objet : il est le guide spirituel qui accompagne les âmes des défunts vers les ancêtres. Incontournable, il incarne la liaison entre le monde des vivants et celui des esprits.
À travers ces funérailles, le peuple Bôbô transmet bien plus qu’un héritage : il affirme son identité, renforce ses liens, et rappelle que, dans la mort comme dans la vie, la communauté reste unie.
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