Suisse
Le premier jour des pourparlers de paix menés sous l'égide des États-Unis en vue de trouver une solution au conflit brutal qui sévit au Soudan s'est achevé mercredi à Genève, en l'absence de l'armée soudanaise et sans que la participation de l'autre partie au conflit ne soit clairement établie.
Ces pourparlers interviennent alors que ce pays ravagé par la guerre est confronté à l'une des pires crises humanitaires au monde. L'armée du pays n'a pas envoyé de représentants et il ne semble pas que des délégués de l'autre partie belligérante, les Forces de soutien rapide, aient assisté à la session de mercredi. Des diplomates de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l'Union africaine et des Nations unies ont participé aux discussions.
Le pays du nord-est de l'Afrique a plongé dans le chaos en avril de l'année dernière lorsque les tensions entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) se sont transformées en combats ouverts dans la capitale, Khartoum, avant de s'étendre à l'ensemble du pays.
"Nous sommes à pied d'œuvre en Suisse pour le premier jour d'efforts diplomatiques intensifs en faveur du Soudan afin de soutenir l'accès humanitaire et la cessation des hostilités", peut-on lire dans une déclaration commune au nom des États-Unis, de la Suisse, du Royaume d'Arabie saoudite, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l'Union africaine et de l'Organisation des Nations unies.
Cette déclaration a été publiée sur X par l'envoyé spécial des États-Unis pour le Soudan, Tom Perriello, accompagnée de photos des discussions de la journée. Aucun représentant des FSR n'apparaît sur les photos, mais ils ont déclaré mardi que la délégation de la force paramilitaire était arrivée en Suisse.
Un porte-parole des FSR a refusé de commenter les pourparlers ou la présence de la délégation du groupe à la session de mercredi.
Les FSR ont été formées à partir de combattants janjawids créés sous l'ancien président soudanais Omar el-Béchir, qui a dirigé le pays pendant trois décennies avant d'être renversé lors d'un soulèvement populaire en 2019. Il est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide et autres crimes commis lors du conflit au Darfour dans les années 2000.
Entre-temps, les responsables ont continué à demander que l'armée du pays se joigne aux négociations. "Il est évident que nous souhaitons que toutes les parties participent afin que les négociations soient aussi fructueuses que possible", a déclaré à la presse le porte-parole adjoint de l'ONU, M. Farhan Haq.
Cependant, le chef de l'armée soudanaise, le général Abdel-Fattah Burhan, a déclaré mardi que l'armée ne parlerait pas d'un cessez-le-feu tant que les FSR n'auraient pas cessé de s'emparer des habitations civiles. Il leur a reproché de "revendiquer faussement la paix" tout en continuant à commettre des actes de guerre.
Le général Burhan a survécu à une attaque de drone qui a tué cinq personnes fin juillet lors d'une cérémonie de remise de diplômes de l'armée à laquelle il assistait dans l'est du pays, bien que les FSR n'aient pas revendiqué la responsabilité de cette attaque.
"Il n'y a pas de paix tant que les milices rebelles occupent nos maisons, nos villes et nos villages et les assiègent", a déclaré M. Burham dans un discours prononcé mardi à l'occasion de la création de l'armée nationale. "Il n'y a pas de cessation des hostilités sans le retrait et la sortie des milices, jusqu'à la dernière, des villes et des villages qu'elles ont pillés et colonisés".
Le conflit a tué des milliers de personnes et en a poussé beaucoup à la famine. Les atrocités commises comprennent des viols massifs et des meurtres à motivation ethnique qui constituent des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, selon les Nations unies et les groupes de défense des droits de l'homme internationaux.
La guerre au Soudan a engendré la plus grande crise de déplacement au monde. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, plus de 10,7 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer depuis le début des combats. Plus de 2 millions d'entre elles ont fui vers les pays voisins.
Le mois dernier, des experts internationaux ont confirmé que la famine s'était installée dans un immense camp de personnes déplacées au Darfour. Environ 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population soudanaise, seront confrontées à une famine aiguë, ont averti les experts du Comité d'examen de la famine.
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