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Kenya : l'escrime, passion salutaire contre les pressions sociales

Des personnes marchent dans une rue du quartier de Kibera, à Nairobi, au Kenya, 11 août 2022.   -  
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Kenya

Dans les rues animées de Huruma, à Nairobi, un groupe de jeunes se distingue par leurs tenues immaculées. Ces passionnés d'escrime se dirigent vers leur lieu de rencontre favori : le club d'escrime Tsavora, situé dans le centre communautaire local.

Au cœur de la ville, la rue devient leur arène alors qu'ils s'affrontent devant les passants, parant et ripostant avec grâce et détermination. Mais pour ces jeunes, l'escrime représente bien plus qu'un simple loisir. C'est un véritable refuge, une échappatoire loin du crime, de la drogue et des pressions sociales qui pèsent sur leur quartier.

"Je faisais partie d'un gang", révèle Mburu Wanyoike, autrefois délinquant et désormais entraîneur de l'équipe nationale kényane d'escrime. "La criminalité vous isole, vous plonge dans une spirale de dépression et de stress. J'ai choisi l'escrime pour m'échapper de cette vie."

Son parcours, marqué par la tragédie de la perte de deux amis, l'a conduit à suivre une formation en Afrique du Sud, où il a finalement fondé le club Tsavora en 2021.

Aujourd'hui, Tsavora Fencing connaît un succès croissant. L'équipe a produit 15 escrimeurs talentueux qui ont intégré l'équipe nationale, avec pour objectif de représenter le Kenya aux qualifications olympiques africaines en Algérie cette année.

Pourtant, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne l'accessibilité de l'équipement d'escrime. Mais pour Wanyoike, l'enthousiasme et la passion des membres du club compensent largement ce manque.

Tsavora Fencing Mtaani, une initiative lancée par le club, offre mentorat et formation en escrime aux jeunes des quartiers défavorisés, les éloignant des dangers de leur environnement. Avec 45 membres, principalement des étudiants, l'équipe incarne un symbole d'espoir au sein de la communauté.

_"Initialement, j'avais de mauvaises fréquentations à la maison, mais maintenant que je pratique l'escrime, cela m'a occupée et je suis plus heureuse", t_émoigne Jemimah Njeri, 17 ans, membre de Tsavora Fencing.

"Je ne peux pas m'imaginer sans ce sport. Il m'a beaucoup occupé. Dans mon quartier, beaucoup de filles sont devenues mères adolescentes, et ce n'est pas une vie merveilleuse", ajoute Allen Grace, 16 ans.

Steve Okalo, Secrétaire Général de la Fédération Kényane d'Escrime, reconnaît les défis à relever pour populariser ce sport, mais reste optimiste quant à son avenir.

Alors que Tsavora Fencing continue de prospérer, porté par la détermination de ses membres et le soutien de la communauté, il illustre le pouvoir transformateur du sport, même dans les environnements les plus difficiles.

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