Soudan
Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a déclaré lundi au Conseil de sécurité des Nations unies qu'il avait "clairement conclu" qu'il y avait des raisons de penser que les forces armées soudanaises et leurs rivaux commettaient des crimes au Darfour pendant le conflit actuel.
Le Soudan a plongé dans le chaos en avril dernier, lorsque les tensions entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont déclenché des affrontements de rue à Khartoum, et dans d'autres régions.
Le Darfour, qui a été ravagé par les atrocités du conflit armé qui a explosé en février 2003, a été l'épicentre de la guerre actuelle. Des groupes ethniques non arabes ont subi des actes d'atrocités et de violences de la part des troupes paramilitaires et des milices arabes alliées.
Le procureur de la CPI, qui s'est récemment rendu au Tchad voisin, où des dizaines de milliers d'habitants du Darfour ont fui, a prévenu que les personnes qu'il a rencontrées dans les camps de réfugiés craignent que leur territoire devienne "l'atrocité oubliée".
"_À entendre les récits, toute la communauté a été déracinée et ciblée pendant de nombreuses années et ils s'inquiètent vraiment du fait que le monde ne réagit pas face à leurs souffrances. Ils pensaient, qu'ils étaient trop invisibles, trop insignifiants et trop pauvres pour constituer un véritable sujet de préoccupation pour la CPI et la communauté internationale_”, alerte le procureur de la juridiction.
En 2005, le Conseil de sécurité a déféré la situation au Darfour à la CPI, et le procureur Khan a déclaré que la Cour avait toujours le mandat, en vertu de cette résolution, d'enquêter sur les crimes commis sur cette région. "Sur la base du travail de mon bureau, je constate et j'évalue clairement qu'il y a des raisons de croire que des crimes relevant du Statut de Rome sont actuellement commis au Darfour par les forces armées soudanaises, les forces de soutien rapide et les groupes affiliés" a-t-il déclaré au Conseil.
Les combats au Soudan ont déplacé plus de 7 millions de personnes et causé la mort de 12 000 individus, selon les Nations unies. Les groupes de médecins locaux et les activistes affirment que le nombre réel de morts est bien plus élevé.
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