Afrique du Sud : l'incendiaire présumé du Parlement "inapte" à être jugé

L'homme soupçonné d'être à l'origine de l'incendie qui a ravagé le Parlement sud-africain en janvier 2022 a été déclaré lundi inapte à être jugé "en raison d'une maladie mentale" par un tribunal sud-africain.

Zandile Christmas Mafe, 50 ans, avait été arrêté l'an dernier au matin du 2 janvier, dans l'enceinte du Parlement sud-africain au Cap, quelques heures après le début de l'incendie.

Poursuivi pour incendie criminel et terrorisme, il avait plaidé non coupable. M. Mafe est "inapte à être jugé en raison d'une maladie mentale", a estimé lundi le tribunal du Cap.

L'incendiaire présumé a été diagnostiqué comme souffrant de "schizophrénie paranoïaque". Il restera dans le secteur médicalisé d'une prison jusqu'à ce que la justice décide d'un éventuel placement dans un établissement spécialisé.

L'accusé, présent à l'audience, a accueilli la décision en secouant la tête. Cette décision "est une mascarade" visant à priver M. Mafe de sa liberté sans procès, a déclaré au tribunal son avocat, Me Dali Mpofu, en annonçant son intention de faire appel.

Zandile Christmas Mafe, présenté comme sans-abri et qui est apparu ces derniers mois le crâne rasé, a par ailleurs appelé les Blancs à quitter le pays, lors d'une audition en juillet dernier, qualifiant le premier parti d'opposition du pays (Alliance démocratique), qui détient historiquement un fort soutien auprès de la minorité blanche du pays, de mouvement "raciste".

Les pompiers avaient lutté plus de 48 heures avant de totalement maîtriser l'incendie qui n'a fait aucune victime mais ravagé un des bâtiments les plus emblématiques de la démocratie sud-africaine.

Les premiers rapports d'enquête ont démontré que le système de détection d'incendie était défectueux et que les extincteurs automatiques n'avaient pas fonctionné.

Après l'arrestation de Zandile Christmas Mafe, de nombreuses voix se sont élevées pour présenter l'accusé comme un bouc émissaire, insistant sur les manquements à la sécurité et les défaillances des systèmes anti-incendie.

Les réparations, qui devraient prendre au moins trois, ont été estimé à l'équivalent de 105 millions de dollars.