Mali
La junte au pouvoir au Mali prévoit de recevoir en novembre le contrôle du camp de l'ONU à Kidal (nord), un des grands enjeux de la confrontation ranimée entre l'Etat central et la rébellion touareg, a indiqué un haut responsable.
La ville de Kidal est le fief de la rébellion à dominante touareg qui a repris les hostilités contre l'armée nationale en août avec le début du retrait de la mission de l'ONU (MINUSMA).
La MINUSMA, poussée vers la sortie par la junte après dix années de déploiement, a commencé en août à céder aux autorités maliennes ses camps dans le nord.
Depuis, des groupes armés qui s'étaient soulevés en 2012 puis avaient signé un accord de paix avec le gouvernement en 2015 ont repris les armes en réclamant le contrôle de ces camps.
La MINUSMA est censée quitter le Mali d'ici au 31 décembre, et la rétrocession de son camp à Kidal s'annonce comme un enjeu majeur de la lutte pour le territoire.
Une importante colonne de l'armée est partie le 2 octobre de Gao en direction de Kidal. Après avoir essuyé plusieurs attaques, elle est entrée en fin de semaine à Anéfis, à environ 110 km au sud de Kidal.
Après la cession par la MINUSMA de ses camps à Ogossagou, Ber, Goundam et Ménaka, une "deuxième phase" va commencer, a indiqué Madou Diallo, directeur des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, dans une vidéo postée lundi par l'armée.
"Les rétrocessions vont concerner d'abord pour le mois d'octobre les camps de Tessalit, d'Aguelhok et de Douentza. Ensuite pour le mois de novembre, ça va être les camps d'Ansongo, de Mopti et de Kidal", a-t-il dit.
Il ne restera plus ensuite que les emprises de Gao, Tombouctou et Bamako. Elles serviront, au-delà du 1er janvier, à la "liquidation" de la présence de la MINUSMA, a-t-il ajouté.
Un responsable informé du processus a indiqué sous le couvert de l'anonymat que le transfert des camps de Tessalit et Aguelhok était prévu entre le 15 et le 31 octobre, et celui de Kidal entre le 15 et le 30 novembre.
Il a rapporté de nombreux obstacles mis selon lui par les autorités maliennes aux opérations d'évacuation des camps, comme des entraves aux déplacements terrestres ou des interdictions de vols de reconnaissance, qui pourraient selon lui affecter le calendrier.
Madou Diallo a admis des "difficultés", mais elles ont toutes "pu trouver une solution", a-t-il dit.
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