Soudan
La situation reste préoccupante au Soudan, pays frappé depuis le mois d’avril dernier par un conflit entre l’armée et une faction militaire rivale.
Le mardi 8 août, l’armée soudanaise a intensifié ses efforts pour progresser dans la capitale, Khartoum, ce qui a provoqué des affrontements parmi les plus violents depuis le début de la crise.
Depuis lundi, ont rapporté des témoins, l’armée du général Abdel Fattah el Bourhan mène des frappes aériennes et utilise de l’artillerie lourde dans le but de prendre le contrôle d’un pont sur le Nil dont les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) se servent pour acheminer renforts et munitions depuis deux villes adjacentes à la capitale : Omdurman et Bahri.
Victimes
Les FSR du général Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de « Hemedti », ont répondu vigoureusement à l’offensive de l’armée pour conserver leur avantage territorial à Khartoum, qu’elles contrôlent en grande partie depuis que le conflit a éclaté, le 15 avril. Cela a donné lieu à de violents affrontements dans des quartiers résidentiels de la capitale, faisant des victimes parmi les civils et contraignant des habitants à fuir.
D’après des activistes basés à Omdurman, au moins neuf civils ont été tués. Un habitant a déclaré à Reuters par téléphone que la situation était « terrifiante » dans la ville située sur l’autre rive du Nil. « Coups de feu, artillerie lourde, frappes aériennes (...) Il y a des bombardements dans toutes les directions », a dit Nader Abdullah, 52 ans.
Contexte
Le conflit entre l’armée et les FSR, alliées lors du coup d’Etat de 2021, a éclaté après des tensions croissantes entre leurs commandants sur les contours de la transition vers un régime civil, quatre ans après la chute d’Omar el Béchir. Si les deux camps ont revendiqué des progrès ces derniers jours, aucune avancée décisive n’a été constatée. Les efforts menés par l’Arabie saoudite et les Etats-Unis pour parvenir à un cessez-le-feu sont dans l’impasse.
Plus de quatre millions de personnes ont été déplacées, selon des données de l’ONU, dont plus de 900 000 ayant fui vers des pays voisins déjà secoués par des conflits et des crises économiques. Ces violences ont aussi amplifié la crise humanitaire dans le pays, où plus de 300 décès liés à des maladies et à la malnutrition, principalement parmi les enfants en bas âge, ont été répertoriés entre le 15 mai et le 17 juillet, d’après l’agence onusienne pour les réfugiés.
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