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Maroc : le football féminin prend de l'ampleur

Des jeunes marocaines d'une école de football féminin assistent à une séance d'entraînement au club Avadas à Casablanca, le 4 juillet 2023   -  
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FADEL SENNA/AFP or licensors

Maroc

"Elles feront aussi bien que les hommes", prédit Rabab. Comme cette adolescente, de plus en plus de jeunes Marocaines s'adonnent au foot, motivées par la trajectoire des Lionnes de l'Atlas qui, pour leur première participation au Mondial féminin, ambitionnent de rééditer l'exploit du onze masculin au Qatar.

Dans la périphérie de la mégapole Casablanca, une douzaine de collégiennes s'échauffent sur le terrain de l'école de football du club de quartier Avadas, à l'écoute de leur coach Mohamed Jidi.

"J'évacue les ondes négatives en jouant au ballon, je me sens bien. Ce sport me donne confiance en moi", assure Rabab Tougha, 14 ans, après l'entraînement.

Son ambition est de devenir internationale, "surtout après l'exploit des Lionnes de l'Atlas", confie-t-elle.

L'équipe féminine a signé, à la surprise générale, un joli parcours lors de la dernière Coupe d'Afrique des nations (CAN) au Maroc en juillet 2022, s'inclinant en finale devant l'Afrique du Sud (2-1) devant plus de 50.000 spectateurs.

"Elles ne ménagent pas leurs efforts pour représenter au mieux le Maroc. On est fier d'elles", renchérit Malak El Messaouri, 15 ans, qui considère le foot comme son "seul échappatoire".

"Impact"

Cet espoir se nourrit également de l'épopée historique de la sélection masculine au Qatar en décembre, première équipe africaine et arabe à se qualifier dans le dernier carré d'un Mondial.

La preuve: une dizaine d'adhérentes étaient inscrites l'an dernier à l'école de formation Avadas, destinée à des jeunes issus souvent de familles déshéritées. Aujourd'hui, elles sont plus de cinquante.

Après les exploits des équipes masculine et féminine, "les filles sont motivées et veulent se former au foot", relève le coach Mohamed Jidi.

"L'impact est avéré. Au sein du club, nous avions une fille qui faisait du rugby, d'autres qui pratiquaient le basket ou l'athlétisme… Mais elles ont eu envie de faire du foot, elles se disent qu'elles ont un avenir", témoigne l'entraîneur de 63 ans.

Dans ce royaume fanatique du ballon rond, l'aura des Lions de l'Atlas alimente l'enthousiasme pour le onze national féminin.

"L'équipe masculine ne s'est jamais dit qu'il était difficile d'arriver en demie d'une Coupe du monde. Ils ont déterminé un but et l'ont atteint", opine Houda Khalti, 16 ans, fan de la gardienne marocaine Khadija Er-Rmichi.

Rabab, elle, estime que "sans l'exploit (des Lions de l'Atlas) la participation de l'équipe féminine au Mondial aurait pu passer inaperçue, car le Maroc n'avait jamais atteint un tel niveau".

"Ce succès nourrit notre confiance en elles" à l'approche du tournoi qui se déroule à partir du 20 juillet en Australie et en Nouvelle-Zélande, ajoute la jeune fille.

Les Marocaines affronteront les Allemandes, double championnes du monde, les Sud-Coréennes et les Colombiennes.

"Les mentalités ont changé"

"Les supporters marocains nourrissent une passion incroyable pour le football, comme nous les joueuses et les joueurs. Alors, on va tout faire pour leur donner du plaisir", promet la capitaine des Lionnes de l'Atlas, Ghizlane Chebbak, dans une interview publiée sur le site de la Fifa.

"L'équipe masculine nous a montré que rien n'était impossible si on se bat et si on reste concentrées", affirme-t-elle.

Si aujourd'hui le football féminin commence à bénéficier d'une popularité certaine au Maroc, c'est grâce à une stratégie de développement mise en place en 2020.

"La Fédération a investi dans le football féminin. Depuis, les mentalités ont changé, il y a un intérêt et une évolution palpables", explique à l'AFP Khadija Illa, présidente de la Ligue féminine.

Depuis 2021, le royaume dispose de deux divisions professionnelles, dont les clubs, 42 au total, s'engagent à former des équipes de moins de 17 et 15 ans.

La Fédération royale marocaine de football (FRMF) prend en charge 70% des dépenses de chaque club, notamment les salaires des joueuses qui gagnent 3.500 dirhams (330 euros) minimum par mois en première division et 2.500 dirhams (230 EUR) en deuxième, pour un salaire moyen mensuel au Maroc de 360 EUR.

"La réussite repose sur une politique sportive efficiente et une aide financière. Plus vous y investissez, plus vous avez des résultats", commente Khadija Illa, ancienne pro.

Dès l'an prochain, le Maroc veut accélérer la formation pour atteindre les 90.000 footballeuses et les 10.000 techniciennes et techniciens.

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