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Burkina : des syndicats réclament la "libération" des "enrôlés de force"

Burkina : des syndicats réclament la "libération" des "enrôlés de force"
Le 16 novembre 2022, un homme rédigeant sa lettre de demande d'enrôlement en tant que Volontaire pour la Défense de la Patrie (VDP), au Gouvernorat de Ouagadougou.\   -  
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OLYMPIA DE MAISMONT/AFP or licensors

Burkina Faso

L'organisation regroupant les principaux syndicats du Burkina Faso, l’Unité d’action syndicale (UAS), a appelé jeudi à "la libération de toutes les personnes interpellées et enrôlées de force" comme supplétifs de l'armée dans la lutte contre le djihadisme.

Le 23 mars, lors d'une rencontre avec des ressortissants de Kaya (région du Centre-Nord), le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a reconnu avoir ordonné l'enrôlement d'un citoyen - sans le nommer -, l'accusant d'avoir divulgué des informations qui ont conduit à l'attaque d'un "point névralgique" près de la ville, qui avait fait au moins 14 morts dont quatre soldats.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, l'UAS note "un traitement dégradant" fait au "jeune homme, connu pour avoir un handicap visuel", "à travers la diffusion de photos et vidéo où il apparaît en tenue (militaire), arme en main, s’excusant auprès du président de la transition".

Selon d'autres organisations de la société civile, deux de leurs représentants ont également été interpellés et enrôlés comme Volontaires pour la défense de la patrie (VDP, les supplétifs de l'armée) après avoir critiqué la gestion de la transition lors d'une conférence de presse.

L'UAS condamne les "dérives des autorités" et exige "la libération de toutes les personnes interpellées et enrôlées de force pour avoir donné leur avis sur la marche du pays" et "le respect" du "droit de se prononcer sur la gouvernance du pays".

"Toute accusation d’atteinte à la sécurité du Burkina Faso doit être traitée par la justice", ajoute-t-elle.

L'organisation syndicale a également appelé à "l’identification et la sanction des auteurs et commanditaires des menaces et du discours de la haine contre les citoyens".

Fin mars, le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) et le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), deux organisations de défense des droits humains, avaient exprimé leur inquiétude, déplorant la "tendance actuelle à la négation récurrente et systématique des libertés d’opinion et d’expression de citoyens".

Arrivé au pouvoir lors d'un coup d'Etat en septembre, le second en huit mois, le capitaine Ibrahim Traoré a signé mercredi un décret de "mobilisation générale" d'une durée d'un an, permettant si besoin la réquisition des "jeunes de 18 ans et plus" pour lutter contre les djihadistes qui ensanglantent ce pays.

Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes djihadistes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait au total 10 000 morts - civils et militaires - selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.

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