Nigéria
Une foule en colère a brûlé mercredi des pneus et bloqué des routes à Ibadan, importante ville du sud-ouest du Nigeria, pour protester contre la pénurie de billets de banque qui paralyse le pays le plus peuplé d'Afrique, selon la police et des habitants.
A dix jours de l'élection présidentielle, les files d'attente continuent de s'allonger devant les distributeurs de banque dans le pays, accablant davantage les Nigérians déjà en proie à des pénuries fréquentes de carburant.
Ces trois dernières semaines, des émeutes ont éclaté à Ibadan, Abeokuta (sud-ouest) et Kano, la plus grande ville du nord, après la décision effective de la Banque centrale de remplacer les anciens nairas par de nouveaux billets redessinés.
Mercredi, la police de l'État d'Oyo a déclaré que des manifestations avaient éclaté dans certains quartiers d'Ibadan, la capitale de l'État, dans la matinée, mais qu'elles avaient été rapidement maîtrisées. "Il y a eu des protestations ce matin par certains clients de banques mécontents", a déclaré à l'AFP le porte-parole Adewale Osifeso.
Selon des habitants, les troubles ont commencé dans plusieurs quartiers lorsque ces clients en colère ont protesté parce qu'ils ne pouvaient pas retirer leur argent ou ne pouvaient pas changer leurs vieux billets pour des nouveaux.
"Les principales routes ont été bloquées, tandis que les banques, les magasins et d'autres entreprises étaient fermés", a déclaré à l'AFP Remi Feyisipo, un journaliste local. Selon lui, les manifestants étaient également en colère parce que les commerçants et les stations-service n'acceptent plus les anciens billets.
En octobre, la Banque centrale avait subitement annoncé changer les billets de banque (notamment leur couleur), et décidé que les anciens billets ne seraient plus valables fin janvier. Elle a ensuite repoussé la date au 10 février, face aux pénuries et sous la pression populaire.
C'est dans ce contexte de colère sociale que plus de 93 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire un successeur au président Muhammadu Buhari, qui finit son deuxième mandat avec un bilan marqué par une insécurité rampante, devenue quasi-généralisée, et une grave crise économique.
Le parti au pouvoir a justifié ce changement de monnaie par la nécessité de lutter contre les achats de voix, mais l'opposition l'accuse d'avoir pris cette décision pour la priver de ressources et l'empêcher de faire campagne.
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