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RDC : l'observatoire volcanologique de Goma sur la sellette

Siège de l'OVG à Goma en RDC   -  
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République démocratique du Congo

Les populations de Goma, en République démocratique du Congo (RDC), sont amères après l’éruption samedi du volcan Nyiragongo. Même si leur localité a été épargnée par les coulées de lave, les habitants de la capitale du Nord-Kivu dénoncent l’inertie de l’observatoire volcanologique de Goma.

L’entité aurait failli à sa mission, celle d’alerter les populations en cas de prémices d’éruption. "Ces gens ont été alertés au même moment que nous. L'éruption a commencé à 18 h et on vient nous annoncer qu'il faut fuir à 23 h alors que le volcan est à plus de 30 km de la ville de Goma. L'éruption a commencé sans qu'ils ne soient au courant", avance Robert Ziwa Banza.

Une incurie que ses populations peinent à comprendre tant, disent-elles, la structure bénéficie de moyens financiers à la hauteur de sa mission. Aussi appellent-elles à l’ouverture d’une information judiciaire. "Nous sommes dans la ville depuis 2002. Ils sont venus en disant que la prochaine éruption serait annoncée à la population. Ils ont même fait une simulation. Ils ont une sirène que nous n'avons jamais entendue. On ne sait pas comment on peut avoir une organisation qui a une mission précise, mais qui ne sait pas s'assumer. Je pense que la justice doit faire son travail. Ces gens doivent être arrêtés pour négligence criminelle", soutient Robert Ziwa Banza.

Du côté de l’observatoire volcanologique de Goma (OVG), on met en avant les difficultés financières provoquées par la pandémie de Covid-19, qui réduisent la marge de manœuvre. L’OVG dit manquer de débit internet nécessaire à son fonctionnement.

"La situation a frappé tout le monde, même les partenaires qui nous soutenaient, même le gouvernement. Le budget était déstabilisé. Nous n’avons pas eu des moyens suffisants. Ce n'est pas un volcan que vous allez surveiller avec des mégas. Vous enlevez l'argent de votre poche pour surveiller. Nous avons traversé ce moment où malheureusement nous ne pouvez recevoir les données. A l'OVG on reçoit les données en temps réel toutes les quatre minutes. On ne pouvait pas les recevoir avec un gigaoctet. Ça ralentit nos observations. La faute est partagée. Nous avons produit des alertés dans nos bulletins, si vous les lisez, qui indiquent une éruption imminente. Nous avons fait plusieurs audits et n’avons observé aucun détournement", a déclaré Kasereka Mahinda, directeur scientifique de l'OVG.

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