Changement climatique
2021 doit être l'année de l'action contre le changement climatique "dont les répercussions sont déjà trop coûteuses pour les populations de la planète", a exhorté l'ONU lundi, avant un sommet sur le climat organisé par Joe Biden.
"Nous sommes au bord du précipice", a mis en garde le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, en compagnie de Petteri Taalas, le patron de l'Organisation météorologique mondiale, de son rapport annuel.
Les pays "doivent agir maintenant pour protéger les populations contre les effets désastreux du changement climatique", a-t-il ajouté.
Le rapport rappelle que l'année dernière a été l'une des trois plus chaudes jamais enregistrées et que les concentrations de gaz à effet de serre ont augmenté malgré le ralentissement économique lié à la pandémie.
Pour l'ONU, 2021 est donc une année "cruciale" pour tenter de freiner les effets "désastreux" du changement climatique. L'organisation compte sur une série de sommets clés, qui commencent cette semaine, pour offrir aux dirigeants de la planète l'occasion d'agir.
- Une alliance "essentielle" -
Le rapport est publié peu avant le sommet sur le climat organisé par le président américain Joe Biden jeudi et vendredi : quarante dirigeants mondiaux ont été invités à participer à ces discussions virtuelles visant à galvaniser les efforts des principales économies pour lutter contre la crise climatique.
L'"occasion" pour les pays qui ne l'ont pas encore fait d'annoncer de nouveaux objectifs climatiques ambitieux, a souligné Antonio Guterres.
Washington doit notamment dévoiler ses nouvelles cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030.
Samedi, la Chine et les Etats-Unis, les deux plus grands pollueurs du monde, se sont engagés à "coopérer" dans la lutte contre le changement climatique. Une alliance "essentielle", a souligné le chef de l'ONU.
Ce sommet devrait être l'occasion de mieux informer afin de faire "changer les mentalités", selon la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg.
"Tant que nous ne traitons pas la crise(climatique) comme une crise, nous n'arriverons pas à obtenir de changement profond", a-t-elle déclaré lors d'une autre conférence de presse, organisée par l'OMS.
M. Guterres compte par ailleurs sur la conférence des Nations unies sur le climat, la COP26, en novembre pour que des "changements radicaux" interviennent enfin.
- "Faire plus, et plus vite" -
Les niveaux d'ambition actuels en matière de climat sont en effet bien en deçà de ce qui serait nécessaire, estime-t-il.
"Les pays doivent s'engager à atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050", a-t-il déclaré, ajoutant : "Nous devons faire plus, et plus vite, dès maintenant".
L'Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique prévoit de plafonner le réchauffement de la planète en dessous de deux degrés par rapport au niveau préindustriel, tandis que les pays poursuivront leurs efforts pour limiter l'augmentation à 1,5 C.
Mais l'Organisation météorologique mondiale (OMM) estime qu'il y a au moins une probabilité sur cinq que la température moyenne mondiale dépasse déjà temporairement la barre des 1,5°C d'ici à 2024.
"Tous les indicateurs climatiques clés (...) mettent en lumière l'aspect durable et implacable du changement climatique", résume Petteri Taalas.
- 38°C au nord du cercle polaire -
En 2020, les concentrations des principaux gaz à effet de serre - dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d'azote - ont continué d'augmenter malgré la réduction temporaire des émissions liée à la pandémie de Covid-19, qui a fait ralentir les économies.
Par ailleurs, selon le rapport, 2020 a été l'une des trois années les plus chaudes jamais enregistrées, avec par exemple des températures ayant atteint 38°C à Verkhoyansk en Russie le 20 juin, du jamais-vu au nord du cercle polaire.
L'élévation du niveau de la mer s'accélère, tandis que le stockage de la chaleur et l'acidification des océans augmentent, diminuant la capacité de l'océan à modérer le changement climatique.
Le rapport pointe également que l'étendue minimale de la glace de mer dans l'Arctique en septembre 2020 a été la deuxième plus faible jamais enregistrée.
En outre, un nombre sans précédent de 30 tempêtes dans l'Atlantique a été enregistré avec à la clé au moins 400 décès et coûté 41 milliards de dollars de dégâts.
Des vagues de chaleur extrêmes, de graves sécheresses et des incendies de forêt ont également entraîné des dizaines de milliards de dollars de pertes et de nombreux décès.
Enfin, quelque 9,8 millions de déplacements, dus en grande partie aux risques et catastrophes hydrométéorologiques, ont été enregistrés au cours du premier semestre de 2020.
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