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Mozambique : malnutrition grandissante à Cabo Delgado

Mozambique : malnutrition grandissante à Cabo Delgado
Un homme porte un sac sur sa tête pendant une distribution du Programme alimentaire mondial des Nations Unies au nord du Mozambique, le 24 février 2021.   -  
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ALFREDO ZUNIGA/AFP or licensors

Mozambique

Toute seule. A six ans. Elle a marché quatre jours dans la brousse, séparée des siens par la panique de l'attaque djihadiste fin mars dans le nord du Mozambique, avant d'être prise en charge. Epuisée et interdite, il a fallu du temps pour qu'elle émerge.

"Depuis trois jours, elle parle", raconte à l'AFP Manuel Fontaine, directeur des opérations d'urgence pour l'Unicef. "Elle a réussi à nous dire qu'elle avait un grand-père, on fait tout pour le localiser". Comme elle, 250 enfants séparés de leurs familles ont été mis à l'abri par l'agence onusienne. Et 2 500 recensés en tout depuis le début des attaques des groupes armés djihadistes fin 2017, montées en puissance depuis un an dans cette région du nord du Mozambique."On a vu aussi arriver trois frères, et d'autres enfants isolés encore dans les dernières arrivées" de déplacés à Pemba, la capitale de la province pauvre du Cabo Delgado, frontalière avec la Tanzanie.

La malnutrition devient préoccupante, dans cette zone meurtrie par les violences des groupes armés djihadistes, qui ont fait fuir près de 690 000 personnes. Aujourd'hui, près de 13% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont près de 4% dans une forme sévère. "Et ces chiffres ne concernent que les zones auxquelles on a accès", rappelle Manuel Fontaine dans un entretien à l'AFP.

Avec la fin de la saison des pluies, les déplacements, les pertes de revenus qui en découlent, ces chiffres risquent d'empirer, met-il en garde. La crise humanitaire dans le Cabo Delgado est à la fois "grave et probablement durable", souligne-t-il. Déjà un tiers de la population est déplacée et "à ce rythme, ils seront un million d'ici juin".

Revenu d'une mission de cinq jours sur place, il a été impressionné par la solidarité de gens qui ont très peu : "des familles de quatre ou cinq se retrouvent à héberger 15 à 20 personnes de leur famille étendue", raconte-t-il. "Dans cette petite maison de Pemba où je suis passé, ils dorment dans le jardin, la cour, il n'y pas de place. Alors quand il pleut, les pluies ici sont impressionnantes, tout le monde rentre pour s'abriter et personne ne dort".

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