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Niger : des renforts militaires déployés dans la zone d'un massacre

Niger : des renforts militaires déployés dans la zone d'un massacre
Les forces armées du Niger patrouillent sur le site touristique de Cheriyet, dans la région d'Agadez, au nord du Niger, le 12 février 2020.   -  
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SOULEYMANE AG ANARA/AFP or licensors

Niger

L'armée a déployé des renforts dans la zone de Banibangou, dans l'ouest du Niger, théâtre lundi d'un massacre perpétré par des djihadistes présumés qui a fait 66 morts selon un nouveau bilan, a annoncé vendredi le ministre de l'Intérieur.

"La zone est totalement occupée par l'armée qui s'est déployée et qui est en train d'assurer la sécurité des différents villages", a déclaré le ministre de l'Intérieur Alkache Alhada, de retour d'une mission dans cette région, lors d'un entretien avec l'AFP et RFI, faisant part d'un nouveau bilan de "66" morts, contre 58 annoncés jusqu'ici.

D'autres "mesures sécuritaires sont prévues" et "seront mises en place de façon progressive", a assuré le ministre, évoquant "des patrouilles de village en village" et "des escortes pour aller vers les marchés s'approvisionner afin que la vie économique et sociale se poursuive". Il n'a pas souhaité préciser le nombre de soldats envoyés en renfort.

Toutefois la télévision publique nigérienne Télé Sahel a annoncé vendredi "le renforcement des effectifs des Forces de défense et de sécurité dans ces zones, avec le déploiement supplémentaire très bientôt de 500 agents en fin de formation".

Lundi, des djihadistes présumés ont mené plusieurs attaques contre des véhicules qui rentraient du grand marché hebdomadaire de Banibangou, dans la région de Tillabéri, et ont également ciblé le village de Darey-daye, massacrant des habitants et incendiant des véhicules et des greniers à céréales.

Un conseil national de sécurité présidé mardi par le président sortant Mahamadou Issoufou a décidé d'envoyer des renforts militaires et une mission gouvernementale dans la zone, ainsi qu'un deuil national de trois jours de mercredi à vendredi. "C'est un drame de trop (...) cela ne nous fera pas reculer, on va continuer ce combat contre ces terroristes qui sont sans foi ni loi, parce que ce qu'ils ont fait est abominable", a affirmé le ministre de l'Intérieur, jugeant que "les terroristes sont aux abois".

Les attaques de lundi étaient les premières violences djihadistes depuis l'élection du nouveau président Mohamed Bazoum le 21 février. La région de Tillabéri, située dans la zone dite des "trois frontières" entre Niger, Burkina Faso et Mali, est depuis des années le théâtre d'actions sanglantes de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique. Tant au Niger qu'au Burkina Faso et au Mali, les gouvernements affirment depuis plusieurs années que leur victoire est proche sur les groupes djihadistes, en vain.

Élu chef de l'Etat le 21 février au second tour de la présidentielle, Mohamed Bazoum s'est engagé à lutter contre l'insécurité, un des plus grands défis du Niger, pays sahélien parmi les plus pauvres du monde, qui doit lutter aussi contre les islamistes du groupe nigérian Boko Haram dans sa partie sud-est.

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