Tunisie
Le parti de formation islamiste a mobilisé des milliers de partisans dans la capitale tunisienne.
C'est une démonstration de force du parti Ennahdha. En Tunisie le parti au pouvoir d'inspiration islamiste a mobilisé des milliers de ses partisans dans la capitale Tunis.
Une manifestation de grande ampleur, pour demander un remaniement du gouvernement. Depuis plusieurs semaines le Premier ministre Hichem Mechichi est très critiqué pour la santé économique fragile du pays.
Cette manifestation, l'une de plus importantes de ces dernières années, intervient alors que la crise sociale accentuée par la pandémie de coronavirus se double de difficultés budgétaires grandissantes. Certaines entreprises publiques peinent à payer les salaires et les bailleurs s'inquiètent de voir grimper la dette tunisienne.
Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté dans un communiqué samedi sur l'urgence des réformes pour diminuer le déficit. Il a appelé à réduire la masse salariale publique et les subventions sur l'énergie, soulignant que "la dette publique deviendrait insoutenable à moins d'adopter un programme de réformes solide".
Un bras de fer avec le gouvernement
"Nous sommes venus aujourd'hui pour sauver la Tunisie.Les choses ont un peu dérapé. Nous devons sauver la Tunisie et la remettre sur le droit chemin" explique Raoudha Trabelsi, une manifestante venue de Gabès, au sud-est de la Tunisie à la demande du parti Ennahdha. Malgré les restrictions liées à la Covid-19, des manifestants sont venus de tout le pays, et plus de cent cars ont été affrétés pour les transporter.
"Il y a des gens qui appellent au désordre et nous n'aimons pas ça. Nous voulons construire notre pays et laisser quelque chose de bon à nos enfants. Pour qu'ils puissent y vivre avec tous les autre s avec qui que ce soit qu'il prie ou non. Tout le monde choisit comment il veut vivre. Nous voulons être tous ensemble. Construire notre pays et laisser quelque chose de bon à nos enfants" s'exclame Mohamed-Ali Dridi.
Une démonstration de force qui risque d'accentuer les tensions entre le parti Ennahdha et le chef de l'Etat Kaïs Saïed. Le président tunisien s'est à plusieurs reprises opposé à un remaniement, affirmant que certains ministres sont soupçonnés de conflit d'intérêt et que la constitution n'a pas été respectée.
Les deux camps s'écharpent depuis sur l'interprétation de la Constitution et des prérogatives de chacun dans ce système semi-parlementaire. En l'absence d'une Cour constitutionnelle, le conflit s'éternise et paralyse le gouvernement depuis six semaines.
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