Egypte
Le parquet égyptien a ordonné jeudi la remise en liberté de trois dirigeants d'une organisation de défense des droits humains, dont les arrestations en novembre avaient suscité l'indignation à l'étranger.
Les trois dirigeants de l**'Initiative égyptienne pour les droits personnels** (EIPR) étaient accusés notamment d'"appartenance à un groupe terroriste" et de "diffusion de fausses informations".
Le premier, Mohamed Bacheer, responsable administratif, avait été arrêté le 15 novembre. Karim Ennarah, responsable de la justice criminelle, avait été interpellé le 18 novembre. Et le directeur exécutif Gasser Abdel-Razek avait été arrêté le 19 novembre.
L'EIPR a confirmé sur Twitter que ses trois dirigeants avaient été relâchés dans la soirée.
Un quatrième membre, le chercheur Patrick Zaki, avait été arrêté en février pour "terrorisme". Il n'était pas immédiatement possible de confirmer son éventuelle remise en liberté jeudi soir, selon les mêmes sources.
"Après le dépôt des papiers nécessaires pour enregistrer le groupe comme organisation à but non-lucratif, le parquet a ordonné la remise en liberté de Gasser Abdel-Razek et des membres de l'Initiative", ont indiqué les sources à l'AFP.
Une loi réglementant le travail des organisations de la société civile a été approuvée récemment, après une vague d’indignation de la part de pays alliés du Caire comme la France ou l'Allemagne.
Plusieurs pays européens, les Etats-Unis et les Nations unies avaient condamné les arrestations des trois cadres, qui étaient intervenues après une visite début novembre de plusieurs ambassadeurs et de diplomates étrangers pour une réunion dans les locaux de l'EIPR au Caire.
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Antony Blinken**, nommé au poste de secrétaire d'Etat américain par le président élu Joe Biden avait twitté : "rencontrer des diplomates étrangers n'est pas un crime. Pas plus que de promouvoir pacifiquement les droits humains".
Plusieurs célébrités dont les actrices Scarlett Johansson et Emma Thompson, ainsi que le comédien Stephen Fry, avaient exprimé leur soutien aux dirigeants de l'EIPR arrêtés.
L'Egypte avait alors rejeté dans un communiqué "toute tentative d'influencer les enquêtes menées par le ministère public contre des citoyens égyptiens qui font l'objet de poursuites".
Selon des ONG, quelque 60 000 détenus en Egypte sont des prisonniers politiques.
Depuis la destitution par l'armée en Egypte en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi et l'arrivée au pouvoir l'année suivante d'Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s'est abattue sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale.
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