Angola
L'Angola vient de passer avec succès une nouvelle évaluation du Fonds monétaire international. Le pays va donc bénéficier d’un nouveau décaissement. Africanews s'entretient sur le sujet avec la ministre angolaise des Finances, Vera Daves.
Neusa Silva, Africanews : l'Angola vient de passer avec succès l’évaluation du Fonds Monétaire International (FMI). Le pays va donc bénéficier d’un nouveau décaissement, selon l’accord signé en 2018. Je voudrais aborder avec vous les termes de cette négociation, mais aussi la somme allouée qui est supérieur à la valeur initiale. Dans quelles conditions cette extension financière a-t-elle été établie ?
Vera Daves : cette décision démontre que les membres du conseil d'administration du Fonds Monétaire International ont approuvé ce qui est le résultat d'un travail technique qui prouve que la dette angolaise est soutenable, malgré le maintien de fortes pressions relatives à la conjoncture économique et financière dans laquelle nous vivons. Nous aurons donc accès à une décaissement immédiat d’un milliard de dollars et a une augmentation qui s’élève à 765 millions de dollars. Nous recevrons d’abord 500 millions et les 250 millions restant après la quatrième évaluation du FMI.
Africanews : le Kenya a renoncé à suspendre le paiement de sa dette, dans le cadre d'une initiative du G 20, car il considère que les termes de l'accord sont trop restrictifs et que cela pourrait avoir un impact sur sa cote de crédit. Le Kenya est particulièrement attentif aux marchés internationaux. L’Angola a-t-il la même préoccupation ?
Vera Daves : en ce qui concerne la dette commerciale bilatérale, le FMI doit toujours avoir son mot à dire, et nous-mêmes avons également favorisé les conditions concessionnelles. En ce qui concerne l’Angola, nous devons examiner le contexte avant d’envisager un retour sur les marchés. Si nous le décidions aujourd'hui, nous le ferions à un prix absurdement élevé, à cause des conditions économiques, mais aussi de l’image que renvoient encore nos comptes publics. Un retour sur les marchés ne serait donc pas judicieux actuellement. Nous sommes tous soumis à un stress financier considérable. Des gens meurent. Et je pense que réfléchir au temps et aux moyens nécessaires pour sauver des vies et prévenir le pire est déjà pour nous le plus important.
Africanews : en ce qui concerne l'Afrique, quelle est, selon vous, la meilleure stratégie de relance économique post-Covid pour le continent ?
Vera Daves : c'est une question délicate. Je pense qu'il serait injuste de dire qu'il y a une proposition meilleure qu’une autre, car chaque pays a ses spécificités, sa structure et ses besoins du moment, ses attentes aussi. Je pense que chacun fait le "cocktail" qui lui convient le mieux. Et en cela, nous devons respecter les choix politiques qui sont faits. Nous devons nous respecter les uns les autres, apprendre les uns des autres et ajuster en cours de route ce qui doit l'être. Le dialogue est très important et pour cela, nous avons participé à divers forums, des cyberséminaires, etc.
Africanews : mais pensez-vous qu'il existe une stratégie commune pour l'Afrique ? Avez-vous le sentiment que maintenant les pays se tournent davantage vers vous, vers l'intérieur ? Parce que la fermeture des frontières laissait envisager une plus grande coordination régionale, et même continentale ?
Vera Daves : sans aucun doute. Et j’ai le sentiment que les pays ne se tournent pas seulement vers la région, mais aussi vers l’intérieur du pays. Je peux parler du cas de l'Angola de manière appropriée. De comment nous avons atteint l’autosuffisance alimentaire. Comment pouvons-nous optimiser le fait que nous avons des pays voisins avec un si grand potentiel en termes de demande et nous un potentiel si grand en termes d'offre si nous le voulons, pour faire en sorte que des réflexions soient lancées autour de l’aspect sécuritaire et ne soient plus centrées seulement autour du partage des connaissances et des questions économiques. Il y a eu très récemment une réunion entre les autorités angolaises et celles de la République démocratique du Congo sur des questions liées à la sécurité et aux frontières. Cela prouve que la question sécuritaire autour de la circulation des biens et des personnes dans la région est à l’ordre du jour. Je vais vous donner un exemple concret : d’une initiative que nous menons actuellement et que l'Exécutif a approuvé lors de la session du mois dernier. Elle s’appelle « le poste-frontière à guichet unique ». Il s’agit de concentrer tous les services douaniers et d’immigration dans une seule agence. Et nous avons l'intention de l’établir dans les endroits où le commerce entre l'Angola et les pays voisins est le plus important. C'est un exemple de notre souhait de profiter au maximum de ce qui nous unit.
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