Gabon
Au Gabon, quelque 24 heures après la tentative de coup d‘État qui a failli mettre en péril la stabilité sociopolitique du pays, le calme est de retour à Libreville. Le bilan officiel fait état de huit mutins arrêtés, tandis que deux autres ont été éliminés.
Des enfants en tenue scolaire, des commerces et administrations ouverts, …. Dans tous les coins et recoins de Libreville, la capitale gabonaise, même si l’internet reste coupé, tout marche ce mardi comme sur les roulettes. Y compris au boulevard Triomphal.
Ce boulevard qui est resté bloqué la veille par la force publique. Tant il a fallu mettre la main sur dix militaires évoluant à la garde républicaine qui avaient pris possession très tôt le matin (5h 30 GMT) de la radio et télévision gabonaises (RTG).
Dans son message lu par le lieutenant Ondo Obiang Kelly, commandant adjoint de la garde républicaine, le commando a promis la formation d’un « Conseil national de restauration », afin de « garantir au peuple gabonais une transition démocratique » en appelant le peuple au soulèvement du fait selon eux de « l’incapacité » du président Ali Bongo de diriger le pays en raison d’un accident vasculaire cérébral dont il souffre depuis octobre dernier.
Une « transition démocratique » de très courte durée
Malheureusement, « la transition démocratique » a été stoppée dans la mi-journée par le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale (GIGN) du Gabon. Bilan de l’assaut : deux morts parmi les mutins et huit membres du commando arrêtés parmi lesquels le porte-parole et coordonnateur du mouvement, Ondo Obiang Kelly retrouvé pelotonné sous un lit, d’après une source sécuritaire.
Objet d’admiration pour sa légendaire et indubitable stabilité sociopolitique, le Gabon n’a presque jamais connu de tentative de coup d‘État de cette nature durant les 41 ans de règne d’Omar Bongo. C’est aussi la première tentative sous Ali Bongo qui règne depuis son élection en 2009 et sa réélection très contestée en 2016.
Toutefois, c’est la deuxième tentative de putsch de l’histoire du Gabon après celle du 17 février 1964. Ayant renversé le président Léon Mba, un commando de quelque cent soldats conduits par les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone, installa au pouvoir le député Jean Hilaire Aubame. Mais, le commando fut neutralisé par une compagnie française qui réinvestit le président Mba dans ses fonctions le lendemain.
Mais, si les autorités gabonaises ont vite agi pour en faire de l’histoire ancienne, des observateurs estiment que le putsch raté de ce lundi 7 janvier 2019 quel qu’en soit l’auteur et peu importe les motivations, cache mal un certain malaise en couvaison hors ou à l’intérieur du Palais du bord de mer.
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