Mauritanie
L’organisation G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) espère lever 1,9 milliard d’euros jeudi pour des projets de développement, en particulier dans les régions frontalières où les jihadistes tirent parti des carences des États pour s’implanter.
À Nouakchott, la capitale mauritanienne, siège du secrétariat du G5 Sahel, les présidents de ces pays, parmi les plus pauvres du monde, présentent 40 projets couvrant la période 2019-2021 devant bailleurs de fonds et partenaires internationaux, dont l’Union européenne et la France – représentée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
“Les États membres ont sécurisé 13 % de l’objectif de la levée de fonds. Partout où c’est possible, il faut accroître au plus vite l’accès aux services de l’Etat lorsqu’ils sont insuffisants”, a indiqué dans une tribune publiée à quelques jours de la conférence, le président en exercice du G5 Sahel, le Nigérien Mahamadou Issoufou.
Les zones reculées, délaissées ou abandonnées par le pouvoir central, sont au coeur des préoccupations, notamment dans les secteurs frontaliers.
En construisant des écoles, des centres de soins ou en offrant un accès à l’eau, les gouvernements espèrent fidéliser des populations déshéritées susceptibles de céder sinon aux sirènes jihadistes.
Dégradation de la situation
Les groupes jihadistes, en grande partie chassés du nord du Mali par l’intervention militaire lancée par la France en 2013, ont depuis regagné du terrain, en particulier dans le centre du pays, et le phénomène s‘étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.
Cette dégradation de la situation a conduit le G5 Sahel à réactiver en 2017 son projet de force conjointe. En plus d’un an et demi, cette force a mené une dizaine d’opérations avec l’appui direct de l’opération française Barkhane, sans réel impact sur le terrain, où elle n’a pas encore croisé le fer avec les jihadistes.
La pauvreté et les changements climatiques qui réduisent l’accès aux ressources naturelles alimentent aussi les tensions intercommunautaires. Les forces armées sont par ailleurs régulièrement accusées d’exactions.
Programme de développement d’urgence
Dans ce contexte, le G5 Sahel a défini un “programme de développement d’urgence” axé sur trois priorités, l’hydraulique, la gestion des conflits intercommunautaires et la sécurité intérieure.
L’accent est mis sur le nord du Burkina Faso, le centre du Mali, la région des Hodh en Mauritanie ainsi que celles de Tillabéri au Niger et Kanem au Tchad.
Les interventions à financement modeste (moins de 500.000 euros) vont cohabiter avec des projets d’infrastructures (jusqu‘à 100 millions d’euros), visant l’accélération de l’intégration régionale.
La question du financement pérenne de la force conjointe, qui peine à devenir pleinement opérationnelle malgré des engagements de quelque 420 millions d’euros, sera très probablement abordée de façon informelle entre les chefs d’Etat du G5 Sahel, selon des sources diplomatiques.
AFP
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