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RDC : la prostitution des mineures à Kinshasa

République démocratique du Congo

Issus de tous milieux sociaux, de plus en plus de mineurs, surtout des filles, se prostituent en République démocratique du Congo. Combien ? Et pour quelles raisons ? Difficile de le dire…

Le phénomène “Ujana” qui signifie “jeunesse” échappe à tout contrôle parental à Kinshasa : ce sont des ados, des jeunes filles dont la tranche d‘âge varie entre 10 et 17 ans. Ce commerce du sexe fait l’affaire des bars, hôtels et autres boîtes de nuit, qui en profitent.

Mais depuis une semaine, Kinshasa vit au rythme d’une opération policière contre cette forme de prostitution des mineures et des jeunes filles.

On dit d’elles qu’elles méprisent mettre les sous-vêtements pour attirer des hommes mûrs qui ont de l’argent. Certaines filles se défendent.

“Moi de ma vie, je n’ai jamais porté de soutien, et je ne suis pas une fille pute. Il y a des fois, je sors, je peux aller en boîte, pour me relaxer, pour danser, pour boire, pour me défouler. Ce n’est pas, dire que je pars en boîte pour aller faire la pute” a témoigné une jeune kinoise sous couvert de l’anonymat.

Poursuivies pour outrage aux bonnes moeurs, la police a promis d’arrêter en flagrant délit les “Ujana” de moins de 18 ans ainsi que “tout majeur” en leur compagnie dans les bars ou les hôtels. Mais également les tenanciers des bars qui acceptent les mineures.

“Ce sont de très jeunes filles de 10 à 17 ans qui tombent dans la dépravation des moeurs. Nous avons des valeurs fondamentales, des valeurs africaines”, avance Mme Olenga Kalonda, qui est aussi ministre provincial de l‘Éducation et du Genre.

“La police a donné des éléments de son bilan : 166 personnes interpellées, deux bars fermés, et dans ces bars, on a trouvé, notamment à Lemba si je ne me trompe pas, de très jeunes filles” insiste-t-elle.

Sur les réseaux sociaux, des policiers ont été accusés d’excès de zèle et d’abus. Selon Georges Kapiamba avocat et défenseur de droits de l’homme, la police ne respecte pas les droits de ces jeunes filles.

“Nous condamnons fermement la manière dont ce phénomène a été géré parce que les droits de ces jeunes filles n’ont pas été respectés principalement les filles majeures qui pour la plupart ont été arrêtées dans les boites de nuit. “

Une situation accablante pour les victimes de l’opération. L’une d’entre elle raconte sa mésaventure.

“J‘étais avec une camarade, nous allions à la retraite de prière vers le quartier I. Il était presque 20h45’. Nous sommes passées devant un commissariat de police. Des jeunes garçons ont crié “Ujana” et nous leur avons répondu que nous ne le sommes pas. Les policiers nous ont arrêté et nous ont demandé de nous asseoir par terre à l’intérieur du commissariat. Ils nous ont arraché les téléphones et les babouches. Un policier est parvenu à me palper les seins pour contrôler si je portais un soutien-gorge. Ils nous ont relâché vers 00h00’, heure à laquelle nous avons quitté le commissariat.”

Depuis son lancement, l’opération semble être une réussite, car le nombre de mineures prostituées a baissé à Kinshasa.

Les Ujana sont la conséquence de la crise sociale qui sévit en RDC. La solution durable ne viendra pas des opérations policières, mais plutôt de l’amélioration des conditions sociales des parents et des jeunes…estime un député.

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