Afrique
La plus longue éclipse totale de Lune du XXIe siècle a commencé à faire rougir notre satellite vendredi tandis que la planète Mars, quasiment au plus près de la Terre, était pleine d‘éclat : une conjonction de phénomènes qui ravit les astronomes amateurs.
L‘éclipse, qui correspond au moment où la Lune plonge dans l’ombre de la Terre, est visible, partiellement ou totalement, dans une moitié du monde (notamment l’hémisphère est). Elle peut être observée depuis l’Afrique, l’Europe, l’Asie, l’Australie.
Le phénomène complet (pénombre comprise, imperceptible à l’oeil nu) a débuté à 17h14 GMT (19h14 heure de Paris) et s’achèvera à 23h28 GMT (01h28 heure de Paris).
Le véritable spectacle a commencé à 18H24 GMT (20H24 heure française). Le moment le plus intéressant de l‘éclipse, lorsque la Lune était complètement dans le cône d’ombre projeté par la Terre, a eu lieu à 19H30 GMT (21h30 heure française) et se terminera à 21h13 GMT (23h13 heure française).
Cette phase dite de “totalité” durait 1 heure 43 minutes (103 minutes), soit la plus longue éclipse de Lune du XXIe siècle.
“Historique” au Kenya
“C’est si intéressant de voir à quel point la lune est rouge, comme si elle était recouverte de sang”, s’exclamait Marion Rotich, mère de famille, alors qu’elle était en train d’observer le phénomène avec ses deux filles à Naivasha, dans le sud du Kenya.
Hesborn Mwangi, conducteur de Matatu (minibus), se montrait tout aussi enthousiaste : “C’est historique pour moi, je n’ai jamais trouvé le temps de regarder quelque chose comme ça, mais aujourd’hui je me suis trouvé là alors que que je déposais des passagers”.
Près du lac Magadi, région isolée loin de la pollution lumineuse des villes à 100 km au sud-ouest de Nairobi, un couple, Susan Murabana et Daniel Chu Owen avait installé son télescope pour que les habitants du voisinage puissent admirer l‘éclipse.
“Mars, Pluton, Saturne, Jupiter, Venus, Mercure : c’est ce que je voudrais vraiment voir”, dit Daniel Chu Owen, 39 ans, essayant de repérer la position des planètes grâce à une application sur son téléphone portable.
“Nous avons déjà fait cela à l’occasion de l‘éclipse solaire en 2016”, dit Susan Murabana, qui a le même âge que son mari. Quelque 300 membres de la communauté locale, pour la plupart des Masai, étaient alors venus utiliser leur télescope. “C’est bien de donner une telle opportunité à des gens comme ceux-là”.
Au même moment à Tunis, plus de 2000 personnes s‘étaient rassemblées à la Cité des Sciences de la capitale pour admirer l‘éclipse.
Émerveillés par le changement de couleur du satellite, hommes, femmes et surtout enfants munis de jumelles attendaient leur tour pour regarder la lune à travers les télescopes. D’autres filmaient, portables à la main.
“J’espère que cette éclipse nous apportera bonheur et tranquillité”, espérait Karima, 46 ans, jumelles en main.
Déception et nuages
Les habitants du Comté de Dorset, dans le sud-ouest de l’Angleterre, ont eux été déçus par les épais nuages qui ont perturbé le spectacle, comme dans une bonne partie de l’Europe.
Dans une petite station balnéaire du comté, West Bay, des observateurs s‘étaient retrouvés sur les plages et falaises, espérant un dégagement du ciel, sans succès.
“C’est décevant”, avouait Tish Adams, 67 ans. “J’ai pris quelques photos mais il n’y avait rien d’autre qu’une petite traînée rose dans le ciel. Cela aurait été tellement bien de la voir”.
Pour qu’une éclipse de Lune se produise, il faut qu’il y ait un alignement quasi parfait du Soleil, de la Terre et de la Lune. Notre planète, se trouvant entre notre étoile et la Lune, projette alors son ombre sur son satellite naturel.
La Lune, pleine, rentre peu à peu dans la pénombre, puis dans l’ombre pour se retrouver totalement dans l’ombre, avant d’en sortir progressivement.
Cette phase dite de “totalité” devait 1 heure 43 minutes (103 minutes), soit la plus longue éclipse de Lune du XXIe siècle.
Il s’agit de la deuxième éclipse totale de Lune de 2018, la première ayant eu lieu le 31 janvier.
L’autre vedette de la nuit était Mars, qui ne se trouve qu‘à 57,6 millions de kilomètres de la Terre. A l’oeil nu, on peut voir un point brillant tandis qu’avec une lunette ou un télescope, il est possible de l’observer dans les détails.
AFP
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