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Trait d'histoire : il y a dix ans, un scrutin dans un bain de sang au Zimbabwe

Trait d'histoire : il y a dix ans, un scrutin dans un bain de sang au Zimbabwe

Zimbabwe

En attendant les premières élections de l‘ère post Mugabe prévues le 30 juillet prochain, des Zimbabwéens se souviennent des violences électorales de 2008. Et l’actuel président et candidat aurait joué un rôle important en tant que dignitaire du régime de Robert Mugabe.

Des souvenirs qui surgissent de toutes les mémoires avec la même énergie et la même chaleur que l’eau crachée par un geyser. Et comme dans un film, l’on voit encore défiler des images du 27 juin 2008. C‘était le second tour de l‘élection présidentielle opposant le président sortant Robert Mugabe à l’opposant Morgan Tsvangirai vainqueur au premier tour avec 47,9 % contre 43,2 % pour Mugabe.

Malheureusement, Mugabe est seul en lice ce vendredi suite au retrait de Morgan Tsvangirai. « Nous, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), nous ne pouvons pas demander à nos militants de voter le 27 juin en sachant que voter pourrait leur coûter leur vie. Nous avons décidé que nous ne participerons plus à cette simulation de processus électoral, violente et illégitime. Nous ne jouerons pas le jeu de Mugabe», déclara le chef de file de l’opposition une semaine avant le deuxième tour.

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Si les opposants en Afrique sont réputés être alarmistes, le climat de terreur qui a prévalu est loin de démontrer le contraire. En effet, selon des ONG, on dénombra des centaines de militants du MDC qui ont péri dans des violences. Parmi ces victimes, Emmanuel Chiroto, maire MDC d’Harare enlevé avec sa femme et son fils de 4 ans.

Opération « Doigt rouge » ou la grande terreur

Le jour du vote, l’argument de la contrainte fut utilisé en lieu et place de la persuasion. « Les gens doivent montrer leur bulletin à un représentant de l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (ZANU-PF) avant de le glisser dans l’urne. […] Je n’avais pas le choix. J’ai dû voter pour Mugabe», confiait ce jour-là un membre du MDC.

Et comme si cela ne suffisait et bien que leur leader fût élu, les membres de la ZANU-PF menèrent une campagne de terreur dénommée « Red finger » ou « Doigt rouge ». L’opération consista à rechercher, frapper puis tuer des personnes dont le doigt n‘était pas marqué de rouge en référence à la couleur de l’encre utilisée le jour du scrutin du 27 juin. Le MDC dénonça la disparition de quelque 5 000 de ses militants qui manquent jusqu’ici à l’appel.

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C’est l’un des souvenirs amers du régime de Robert Mugabe qui a régné pendant plus de 38 ans sans partage avant de démissionner en novembre dernier sous la pression de l’armée. Mais, le départ de Mugabe rime-t-il vraiment avec la fin de violences électorales ? C’est en tout cas, là qu’est attendu Emmerson Mnangagwa. Lui qui a toujours juré de s’incliner face au verdict des urnes. Lui, qui a promis de mettre à contribution les observateurs électoraux de l’Occident contrairement à son prédécesseur.

Mais, c’est aussi le même Mngangwa à qui des ONG reprochent d’avoir joué un rôle déterminant dans ces violences de 2008. Peut-être va-t-il réaliser une reconversion à la Kérékou en améliorant de manière significative la gouvernance électorale.

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