Gambie
Le président gambien Adama Barrow a dit jeudi “attendre” l’arrivée de 500 soldats supplémentaires d’Ecomig, la force ouest-africaine en Gambie, afin de renforcer la sécurité dans son pays, un an après le départ en exil de son prédécesseur Yahya Jammeh.
“Nous en avions réclamé 1.000 et 500 sont déjà déployés, mais ce n’est pas assez. Nous en attendons toujours 500 autres”, a déclaré lors d’une conférence de presse M. Barrow, en évoquant la force de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont le mandat, prolongé à plusieurs reprises, court jusqu’en mai 2018.
Un an après le départ en exil en Guinée Equatoriale de Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 1994, à la suite d’une intervention militaire de la Cédéao et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne, la stabilité de la Gambie reste menacée, a récemment souligné le commandant d’Ecomig, le colonel sénégalais Magatte Ndiaye. Preuve des failles persistantes, deux généraux de Yahya Jammeh qui l’avaient suivi dans son exil ont réussi à rentrer récemment au pays sans être inquiétés à l’aéroport de Banjul.
Les généraux Ansumana Tamba, ancien commandant de la garde présidentielle, et Umpa Mendy, ex-responsable de la protection rapprochée de Yahya Jammeh, ont finalement été arrêtés dimanche dernier par l’armée et placés en détention. “Ce qui s’est passé à l’aéroport est une sonnette d’alarme”, a dit Adama Barrow, en indiquant que des responsables des services de l’immigration avaient été “suspendus” de leurs fonctions.
Une autre incertitude concerne d‘éventuelles poursuites contre M. Jammeh, accusé de nombreux crimes et d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars (environ 44 millions d’euros). Interrogé récemment par la radio française RFI et la télévision France 24 sur la possibilité d’une extradition de Yahya Jammeh, le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema a répondu qu’il examinerait une telle demande, si elle lui était présentée, mais il y a paru défavorable. “Poursuivre une personne qui a pris la décision de laisser le pouvoir serait peut-être une mauvaise conception politique”, a-t-il dit.
Interrogé à ce sujet, Adama Barrow a expliqué jeudi qu’il attendrait la fin des travaux en cours de la Commission Vérité et Réconciliation avant de prendre une décision. “Nous devons d’abord établir la vérité pour savoir ce que nous ferons ensuite”, a-t-il dit, en ajoutant : “Nous sommes engagés pour l‘état de droit. Personne n‘échappe à la loi, n’en doutez pas”.
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