L'Afrique doit faire de la mécanisation agricole une priorité selon la BAD

Les agriculteurs du continent ont dix fois moins accès aux tracteurs et aux engrais que leurs homologues des pays en développement d’Asie et d’Amérique, estime un cadre de l’institution.

La question de l’avenir de l’agriculture de l’Afrique est en discussion à l’African Green Revolution Forum qui se tient actuellement à Nairobi au Kenya. Le constat, selon le directeur de l’Agriculture et de l’Agro-industrie de la Banque africaine de développement (BAD), est que l’agriculture africaine est non-compétitive. « La faible utilisation des technologies est en partie responsable du fait que l’Afrique soit un importateur net de nourriture », a indiqué Chiji Ojukwu.

Il est impossible, indique-t-il d’engager la compétition avec les autres régions du monde alors que les fermiers africains utilisent encore des outils manuels pour labourer des hectares de terrain. Le retard des Africains se manifeste également en matière d’irrigation : sur les 60 % de terres irrigables disponibles sur le continent, seules 5 % sont effectivement irriguées.

Pour l’instant, a-t-on appris, des efforts sont faits par quelques pays sur les chantiers de la mécanisation et de l’irrigation.

Au Nigeria par exemple, le gouvernement a mis sur pied un projet destiné à fournir des engrais et des tracteurs. Un partenariat a été conclu avec des entreprises de location d‘équipements agricoles au bénéfice des petits planteurs. Le constat est clair selon un responsable du ministère nigérian de l’Agriculture : « La mécanisation rend les cultivateurs plus efficients et permet à l’agriculteur d’exploiter une grande parcelle de terrain en peu de temps ».

Les autorités kenyanes ont quant à elles lancé le chantier d’irrigation de 4 000 hectares dans des exploitations modèles situées dans la région côtière traditionnellement aride.