Tunisie
225.000 euros. Telle est la somme d’argent que la Suisse restituera à la Tunisie. Cela constitue la première restitution des fonds détournés pendant le règne de Zin el Abidine Ben Ali, l’ancien président tunisien, tombé en disgrâce lors de la révolution de 2011. L’information a été donnée en marge d’un colloque international qui s’est tenu à Gammrath en Tunisie, près de Tunis.
Rita Adam, ambassadrice de Suisse en Tunisie, présente à ce colloque de Gammrath : “j’ai annoncé à l’ouverture du séminaire la restitution imminente de la Suisse à la Tunisie d’à peu près 500 000 dinars – environ 225 000 euros. Alors, je me rends compte que le montant peu paraître modeste, mais il est important parce que cela démontre que notre coopération marche en nous soutenant mutuellement. Et à ma connaissance, à part le cas du Liban, qui était un peu particulier, c’est la première fois qu’un pays étranger restitue des biens à la Tunisie.”
En 2011, la Suisse avait bloqué environ 55 millions d’euros du clan de Ben Ali. trois ans plus tard, elle voulait rembourser plus de la moitié de la somme, mais un recours avait été déposé par les avocats du clan devant le Tribunal pénal fédéral. Selon des sources tunisiennes, cet argent émane d’une société de Sofiene Ben Ali, un neveu de l’ancien homme fort de Tunis.
“A part le cas du Liban, qui était un peu particulier, c’est la première fois qu’un pays étranger restitue des biens à la Tunisie”, a mentionné l’ambassadrice de la Suisse en Tunisie.
Rita Adam a aussi ajouté que si la ville de Berne a “bloqué des fonds en Suisse appartenant à des membres de la famille Ben Ali”, il s’agit de simple “fonds suspects” et “c’est le travail du juge d’examiner s’ils émanent d’un délit comme la corruption.”
La Tunisie avait déjà récupéré en 2013 la somme de 25 millions d’euros, qui avaient été détournés au Liban par le même clan Ben Ali. Pour le chargé des contentieux de l’Etat tunisien, Kamel Hedhili, étant donné les 225.000 euros provenant de Suisse, “c’est le bilan de tout ce qui nous a été restitué à ce jour.” Or, le montant des avoirs spoliés par l’ancien régime “dépasse largement le milliard de dinars”, a-t-il poursuivi, évoquant les “difficultés qui entravent les opérations de restitution”.
Kamel Hedhili a aussi fait savoir que “la collecte des preuves, les investigations demandent du temps. La justice a commencé à partir de rien. Et les personnes qui volaient l’argent du peuple étaient parrainées par des experts en finance et en droit.”
A l’occasion du Printemps arabe, un “Forum arabe sur le recouvrement des avoirs” (Afar) avait vu le jour en 2012. Ce forum avait été créé grâce à l’initiative de la présidence américaine du G8. Des “résultats faibles” de ce forum ont été déplorés par les participants lors de sa 4e édition en décembre dernier en Tunisie. Les contestataires ont aussi mentionné plusieurs “entraves juridiques”, qui selon eux, gênent le bon déroulement des principes de l’Afar.
La question de la restitution de l’argent détourné par les régimes arabes renversés est un dossier problématique sur le plan mondial. Selon certains experts, ce sont plusieurs milliards d’euros qui sont concernés.
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