Indonésie
La capitale indonésienne a été secouée ce jeudi par une attaque à la bombe suivie d’une fusillade. Elles auraient fait au moins six morts.
Le bilan reste encore flou, mais les attaques survenues ce jeudi à Jakarta auraient fait au moins six morts, tous des policiers et des civils, a révélé la police dans un premier bilan. Des explosions suivies d’une fusillade ont secoué la capitale indonésienne ce matin. Les déflagrations auraient été causées par au moins six bombes près d’un poste de police dans une artère très fréquentée de la capitale. Selon un journaliste de l’AFP, des coups de feu ont été échangés entre la police et les assaillants à l’extérieur d’un café près des bureaux des Nations Unies. « Les vitres du café ont volé en éclats. Je vois trois morts sur la route. Il ya eu une accalmie pendant la fusillade mais quelqu’un est sur le toit de l’immeuble et les policiers ont braqué leurs armes sur lui », a rapporté un photographe de Reuters.
L’identité des assaillants n’est pas encore connue, mais la police soupçonne un kamikaze d‘être à l’origine d’au moins une des explosions. Au moins 14 hommes armés seraient impliqués dans l’attaque, a rapporté Metro TV. « Pour le moment, les coups de feu ont cessé mais des tireurs sont toujours en fuite ; nous redoutons de nouveaux coups de feu », rajoute le journaliste de l’AFP. La police a aussitôt bouclé la zone en établissant un impressionnant cordon de sécurité avec les tireurs d‘élite et des centaines d’autres agents dont certains dans des engins blindés. Une unité de déminage a été également déployée dans le bâtiment abritant le café et une salle de cinéma, où la fusillade a éclaté.
Même si aucune information n’a été fournie sur l’origine des explosions, le chef de l’Etat indonésien, Joko Widodo, a tout de suite qualifié les attaques d‘« actes terroristes » et appelle la population à ne pas spéculer sur leurs auteurs. « Nous condamnons ces attaques qui troublent la paix sociale. J’ai ordonné aux autorités d’arrêter les responsables et ceux qui sont impliqués dans ces actes. En tant que pays, nous ne devrions pas être effrayés par ce qui est arrivé. Nous devrions rester calmes parce que tout sera sous contrôle », a-t-il notamment dit. Ces attentats interviennent au moment où la police est en alerte maximale après avoir déjoué un attentat-suicide projeté à Jakarta pour le Nouvel An par des extrémistes présumés liés au groupe djihadiste Etat islamique. Dès lors, près de 150.000 policiers et militaires avaient été mobilisés pour garder des sites importants pendant les fêtes, du 24 décembre au 2 janvier. La police a d’ailleurs indiqué que le pays avait reçu des menaces de l’organisation islamiste qui aurait prévu des attaques. Mais pour l’heure, rien n’indique encore que Daesh est derrière les attentats de jeudi.
L’Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, mène une guerre contre le terrorisme depuis les attentats de Bali en 2002 qui avaient fait 202 morts. Mais l’archipel n’avait pas connu d’attentats majeurs depuis ceux qui ont fait neuf morts en juillet 2009 dans des hôtels de luxe à Jakarta. En décembre, cinq personnes soupçonnées d’appartenir à un réseau proche de l’organisation Etat islamique (EI) et quatre autres en rapport avec le groupe extrémiste Jemaah Islamiyah, responsable d’attentats de grande ampleur en Indonésie, ont été arrêtées par la police. Du matériel servant à la fabrication d’explosifs ainsi qu’un drapeau inspiré par le groupe Etat islamique (EI) avaient également été saisis.
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