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Zones humides en péril : l’urgence climatique en Ouganda

Wahab Ssegane, directeur de production de Seroma Ltd., traverse une mine de sable le 5 avril 2023, dans les zones humides de Lwera, près de Lukaya, en Ouganda.   -  
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Ouganda

Sous la chaleur accablante de la fin de matinée, Robert Atugonza, agriculteur, montre ce qu’il reste de sa plantation de canne à sucre : un paysage dévasté, réduit en cendres par un incendie de forêt.

Ce cultivateur à grande échelle raconte que, jadis, la verdure dense des champs de canne à sucre servait de barrière naturelle contre les températures extrêmes. Aujourd’hui, cette couverture végétale ayant disparu, la terre est à nu, exposée et vulnérable.

"Nous avions de magnifiques forêts, de vastes zones humides... mais elles se sont détériorées sous diverses pressions. Quand j’étais enfant, la canne à sucre était déjà là, mais les marécages et les rivières étaient intacts. Il pleuvait chaque jour à 14h, c'était prévisible. Maintenant, tout a changé " explique Robert Atugonza, agriculteur de canne à sucre.

En 2023, le gouvernement ougandais a officiellement reconnu l’importance des zones humides, les classant comme des éléments vitaux dans la lutte contre le changement climatique et pour la survie de millions de personnes. Le pays compte plus de 8 000 zones humides et bassins versants, essentiels pour les 45 millions d’habitants, dont la majorité dépend de l’agriculture.

"Nous avons compris que la communauté ne profiterait pas durablement de l’écosystème si les zones humides continuaient à disparaître. C’est devenu un terrain d’entente entre nous et les habitants : préserver ces zones, c’est dans l’intérêt de tous. L’entreprise a investi, la communauté a participé, et le gouvernement nous a soutenus techniquement. Les résultats sont encourageants", souligne Francis Mugerwa, responsable des relations publiques, Kinyara Sugar Works.

Pourtant, malgré ces initiatives, la dégradation se poursuit. Les données officielles révèlent une baisse de 30 % de la surface nationale des zones humides entre 1994 et 2008. Et même si une légère hausse de 0,03 % a été enregistrée entre 2008 et 2014, elle reste dérisoire.

Les zones humides offrent des services écosystémiques essentiels : poissons, eau potable, purification, régulation climatique et des crues, loisirs et tourisme. À Masindi, leur disparition a eu des conséquences graves : les sources d’eau s’assèchent, les sols s’appauvrissent, les récoltes dépérissent.

Face à cette situation, la communauté s’organise. Plus de 400 000 arbres ont déjà été plantés sur 300 hectares, et 2 000 hectares de forêts et zones humides ont été conservés, dans l’espoir de restaurer un fragile équilibre.

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