République démocratique du Congo
Les affrontements entre les rebelles locaux et les milices pro-gouvernementales dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont tué 16 villageois jeudi, a déclaré un responsable gouvernemental. Il s'agit de la dernière violation d'un cessez-le-feu annoncé pour aider les millions de personnes déplacées dans la région.
Les villageois ont été tués dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, lors de combats entre le groupe rebelle M23, qui serait soutenu par le Rwanda voisin, et les combattants locaux du Wazalendo, qui se battent souvent aux côtés des forces de sécurité congolaises, selon Isaac Kibira, un responsable administratif de Rutshuru.
"La position des rebelles du M23 a été attaquée par les jeunes Wazalendo (et) malheureusement, sept civils ont péri", a déclaré M. Kibira. Un deuxième affrontement à Rutshuru s'est soldé par l'incendie d'un véhicule, tuant neuf des passagers à bord, a-t-il ajouté.
Aucun des villageois décédés ne participait aux combats, ont indiqué les autorités.
Les combats ont soulevé de nouvelles inquiétudes quant à la durabilité du cessez-le-feu entré en vigueur le 4 août pour mettre fin aux combats dans la région et apporter de l'aide à des millions de personnes dans le besoin. Plusieurs autres cessez-le-feu annoncés par le passé entre le gouvernement et les rebelles ont également été violés.
L'est de la RDC est depuis longtemps envahi par plus de 120 groupes armés qui cherchent à obtenir une part de l'or et des autres ressources de la région tout en perpétrant des massacres. Il en résulte l'une des plus grandes crises humanitaires au monde, avec plus de 7 millions de personnes déplacées, dont beaucoup sont hors de portée de l'aide.
Le groupe rebelle le plus actif dans la région est le M23, qui s'est fait connaître il y a plus de dix ans lorsque ses combattants se sont emparés de Goma, la plus grande ville de l'est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda. Il tire son nom d'un accord de paix conclu le 23 mars 2009, qu'il accuse le gouvernement congolais de ne pas appliquer.
Par ailleurs, le gouverneur Jean-Jacques Purusi Sadiki de la province du Sud-Kivu, dans l'est de la RDC, a levé jeudi la suspension de toutes les activités minières, près d'un mois après avoir annoncé l'interdiction pour "rétablir l'ordre" dans cette région riche en minerais.
La levée de l'interdiction fait suite à des réunions avec les sociétés minières et à une directive adressée à ces dernières pour qu'elles remplissent des déclarations fiscales et signent un engagement de transparence dans le secteur minier, selon un communiqué du bureau du gouverneur.
De nombreuses entreprises chinoises exploitent l'or et d'autres minerais dans l'est de la RDC, où les attaques contre les carrières et les coopératives minières sont fréquentes. Le mois dernier, une milice a attaqué une mine d'or dans la province d'Ituri, tuant six mineurs chinois et deux soldats congolais.
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