Zimbabwe
De nombreux Zimbabwéens ont prié dimanche pour des élections pacifiques mercredi, un scrutin annoncé comme tendu à l'issue de mois de répression de l'opposition et des craintes de fraudes.
"Nous prions pour un environnement pacifique", explique Edson Mukaro, pasteur de la Mission de la foi apostolique, à l'issue de son prêche devant des dizaines de fidèles réunis dans son église ensoleillée du township de Mbare, près de la capitale Harare.
"Nous encourageons nos concitoyens à être objectifs, pacifiques et à se comporter correctement", ajoute l'homme robuste en cravate rouge et gilet gris.
La "Gospel Fire Cathedral", charpente en bois et vitraux jaunes, comme la couleur de l'opposition, ne traite que de questions spirituelles et pas de politique, assure le pasteur Mukaro. "Nous ne nous prononçons pour personne".
Le Zimbabwe a une longue histoire d'élections contestées et marquées par la violence, et certains craignent une répétition de 2018, lorsque l'armée a ouvert le feu sur des manifestants de l'opposition, tuant six personnes.
Politique et religion s'entremêlent souvent dans ce pays d'Afrique australe où les églises évangéliques et apostoliques dominent, et où des responsables religieux se sont rangés dans le passé du côté du parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, la Zanu-PF.
Nelson Chamisa, 45 ans, principal opposant au président sortant Emmerson Mnangagwa âgé de 80 ans, est lui-même pasteur apostolique.
Sa Coalition des citoyens pour le changement (CCC) est mieux représentée dans les villes mais le tonwship de Mbare, premier aperçu de la capitale pour les ruraux venus s'installer en ville, penche historiquement vers la Zanu-PF.
Les commerçants qui veulent s'installer sur ce marché florissant ont intérêt à s'allier au parti au pouvoir, explique-t-on dans le quartier.
"Nous ne nous reposerons pas tant que la pauvreté n'aura pas disparu", scande le pasteur devant les fidèles, qui remplissent de billets les corbeilles de la quête. Selon les chiffres officiels, plus de 40% des Zimbabwéens étaient extrêmement démunis en 2022.
"Des emplois, c'est ce dont nous avons le plus besoin", confie Anna Mukudo, marchande locale qui espère du changement. "Je ne sais pas qui va gagner les élections. Mais Dieu, lui, le sait".
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