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Cap-Vert : plus de 60 migrants présumés morts à bord d'une pirogue

Une quarantaine de migrants arrivent au port de Los Cristianos à Arona, sur l'île espagnole de Tenerife, aux Canaries, le 25 juin 2009   -  
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Carlos Moreno/AP2009

Cap-vert

Plus de 60 migrants sont présumés avoir perdu la vie à bord d'une pirogue partie des côtes sénégalaises début juillet et retrouvée lundi au large du Cap-Vert, a indiqué mercredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le nombre de personnes décédées est estimé à 63, celui des survivants étant de 38, dont quatre enfants de 12 à 16 ans, a dit à l'AFP une porte-parole de l'OIM, Safa Msehli.

L'embarcation a été repérée lundi dans l'Atlantique à environ 150 milles nautiques (277 km) de l'île cap-verdienne de Sal par un navire de pêche espagnol qui a alerté les autorités cap-verdiennes, a dit la police de l'archipel, distant d'environ six cents kilomètres des côtes sénégalaises.

En dehors des 38 rescapés, les secours ont trouvé les dépouilles de sept personnes, a rapporté la porte-parole.

Selon les témoignages des rescapés cités par le ministère sénégalais des Affaires étrangères et d'autres sources, l'embarcation avait quitté la localité de Fass Boye (ouest), sur la côte sénégalaise, le 10 juillet avec 101 passagers à son bord, tous sénégalais à l'exception d'un Bissau-Guinéen.

Ainsi 56 personnes sont portées disparues. "Généralement, quand les gens sont portés disparus à la suite d'un naufrage, ils sont présumés décédés", a précisé la porte-parole.

Les autorités se sont gardées jusqu'à présent de se prononcer sur ce qui s'est passé après le départ de la pirogue le 10 juillet. Mais "les portés disparus sont tous morts", a corroboré auprès de l'AFP Abdou Karim Sarr, un responsable des Conseils locaux de pêche artisanale (CLPA), une organisation professionnelle.

C'est "la tristesse, la consternation, le désespoir et le calme total", a dit à l'AFP un élu local de Fass Boye, Moda Samb. Selon M. Samb, 98% des occupants de la pirogue sont de Fass Boye : "Ils sont nés et ont grandi" dans cette localité de pêcheurs.

"Un des rescapés qui a eu son père au téléphone lui a dit que les autres (portés disparus) sont morts", a-t-il déclaré. "D'autres (familles) attendent de savoir si leurs enfants font partie des rescapés", a-t-il dit.

Le Cap-Vert se trouve sur la route migratoire maritime empruntée chaque année par des milliers d'Africains fuyant la pauvreté ou la guerre pour l'Europe, ou espérant une vie meilleure, malgré la dangerosité du périple qui coûte la vie à des centaines d'entre eux.

Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d'entrée de l'Europe. De nombreux témoignages rapportent les périls du voyage, soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.

Les autorités cap-verdiennes ont dit avoir mobilisé tous les moyens nécessaires pour assister les passagers, dont sept ont été hospitalisés après leur débarquement sur l'île de Sal mardi. Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a assuré œuvrer au rapatriement de ses ressortissants "dans les meilleurs délais".

Environ 90 migrants venus du Sénégal, de Gambie, de Guinée-Bissau et de Sierra Leone avaient déjà été secourus dans les eaux cap-verdiennes mi-janvier. Le Sénégal a été endeuillé par plusieurs drames de la migration ces dernières années.

Seize migrants ont péri dans la nuit du 23 au 24 juillet dans le naufrage de leur embarcation dans les environs de Dakar. Au moins 13 Sénégalais ont perdu la vie quelques jours auparavant au large des côtes marocaines.

Le gouvernement sénégalais a présenté fin juillet une Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, le long de différents axes : prévention, contrôle des frontières, répression, retour et réinsertion des migrants.

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