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Coulibaly dénonce "une coalition internationale" contre le Burkina Faso

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Kassoum Coulibaly, à Ouagadougou, le 1er novembre 2022.   -  
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MARTIN DEMAY/AFP or licensors

Burkina Faso

Le ministre de la Défense du Burkina Faso a dénoncé mercredi ce qu'il a qualifié de "coalition internationale" dressée contre son pays et a affirmé qu'il y avait eu des violations de l'espace aérien du pays.

L'agence de renseignement du pays a déclaré qu'un massacre de civils en avril - que certains groupes de défense des droits ont imputé à l'armée - avait été perpétré par des combattants djihadistes déguisés en soldats.

Le colonel Kassoum Coulibaly, nommé par la junte militaire qui dirige le pays, s'est également fait l'écho des dénégations du chef du nouveau régime, le capitaine Ibrahim Traore, selon lesquelles la force mercenaire russe Wagner opérait dans le pays.

"Beaucoup de gens pensent que ce sont les Russes qui nous guident", a déclaré M. Coulibaly. "Mais les Burkinabés ne sont pas des enfants.

La Russie, a-t-il insisté, ne fixe pas les règles et "ne nous donne rien". C'est le peuple burkinabé qui contribue à l'effort de guerre contre l'insurrection djihadiste dans le pays, a-t-il déclaré.

"Il n'y a pas de Wagner ici"

M. Coulibaly s'exprimait à Ouagadougou lors d'une réunion avec des représentants syndicaux et des dirigeants d'autres groupes de la société civile.

Il a suggéré que la coalition internationale alignée contre le pays - dont il n'a pas identifié les membres - réagissait aux liens plus étroits du pays avec la Russie depuis le coup d'État de septembre dernier qui a porté les militaires au pouvoir.

Mais le pays n'a demandé que ce dont il avait besoin, a-t-il insisté.

"Nous n'avons besoin de personne pour nous envoyer un seul soldat étranger", a-t-il insisté. "Nous avons notre VDP", a-t-il ajouté, faisant référence aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une force auxiliaire.

Lors de la même réunion, le ministre de la Justice, le colonel François Yameogo, a reconnu que 136 corps avaient été enterrés la semaine dernière à Karma, dans le nord du pays, après un massacre perpétré, selon des témoins, par des hommes en uniforme militaire.

C'était la première fois que le régime reconnaissait le bilan avancé par les groupes de défense des droits de l'homme, à savoir 136 corps pour le massacre du 20 avril. Auparavant, le bilan officiel faisait état d'une soixantaine de morts.

Des groupes locaux ont accusé l'armée burkinabé d'être responsable de ces meurtres et M. Yameogo a déclaré qu'une enquête était en cours.

Mardi, Amnesty International a également accusé l'armée d'avoir perpétré le massacre. L'organisation a estimé le nombre de victimes à "au moins 147".

Mais lors de la même réunion, l'agence nationale de renseignement a rejeté la faute sur les djihadistes.

"Les terroristes montrent leur perfidie en commettant parfois des exactions vêtus d'uniformes militaires du Burkina", a déclaré l'agence lors de sa présentation.

M. Traoré, le président de transition du Burkina, s'est fixé pour objectif de reconquérir les 40 % du territoire du pays qui sont actuellement contrôlés par les djihadistes.

Les violences ont fait plus de 10 000 morts, selon les organisations d'aide non gouvernementales, et déplacé deux millions de personnes.

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