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Maroc : un médecin interpellé après une tentative d'avortement sur mineure

Maroc : un médecin interpellé après une tentative d'avortement sur mineure
Des militants marocains manifestent après la mort d'une jeune fille de 14 ans à la suite d'un avortement clandestin à Rabat, la capitale, le 28 septembre 2022.   -  
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FADEL SENNA/AFP or licensors

Maroc

Un médecin marocain et son assistante ont été interpellés jeudi en flagrant délit de tentative d'avortement sur une mineure de 15 ans, une pratique illégale au Maroc, selon une source policière du pays.

L'interpellation a eu lieu dans une clinique privée de Meknès par des agents de la brigade antigang de la préfecture de police locale, selon cette même source.

Le médecin et son assistante, âgés respectivement de 71 et 64 ans, ont été placés en garde à vue, a-t-elle précisé.

L'adolescente et sa mère, ainsi qu'une femme de leur entourage qui les accompagnait, ont été mises à la disposition de l'enquête judiciaire, a ajouté la source policière, sans plus de détail.

"Une fillette de 15 ans qui tente de mettre fin à une grossesse dans des conditions sanitaires décentes (...) Quand va cesser cette mascarade?", s'est insurgé sur Facebook le collectif féministe "Hors-la-Loi", qui milite pour la dépénalisation de l'avortement et la protection des libertés individuelles au Maroc.

"Ils veulent quoi, que la fillette de 15 ans garde l'enfant? Ou que sa mère l'emmène voir un charlatan? Ou qu'elle finisse par se suicider?", a dénoncé sur Twitter Narjis Benazzou, une militante du collectif.

Dans le royaume, une femme qui avorte est passible de six mois à deux ans de prison, et les personnes qui ont pratiqué l'IVG d'un à cinq ans d'emprisonnement.

Seule exception : en cas de danger pour la santé de la mère.

Quelque 600 à 800 avortements clandestins seraient pratiqués chaque jour au Maroc, selon des associations qui militent pour sa légalisation.

Le pays s'était engagé en 2015 dans un vaste débat sur "l'urgence" d'un assouplissement de sa législation face au fléau des avortements clandestins, pratiqués dans des conditions sanitaires parfois désastreuses.

Une commission officielle avait dans la foulée recommandée que l'avortement devienne autorisé dans "certains cas de force majeure", notamment en cas de viol ou de graves malformations du fœtus.

Mais aucune loi n'est depuis venue entériner ces recommandations ardemment soutenues par les activistes des droits des femmes.

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