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Bénin : le camp présidentiel remporte la majorité au Parlement

Bénin : le camp présidentiel remporte la majorité au Parlement
Le président béninois Patrice Talon   -  
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AFP

Bénin

Le camp du président Patrice Talon a remporté la majorité des sièges au Parlement, a déclaré jeudi la Cour constitutionnelle du pays, à l'issue d'un vote marquant le retour de l'opposition après quatre ans d'absence.

Le scrutin de dimanche, qui s'est déroulé dans le calme, faisait office de test clé pour ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, présidé depuis 2016 par Patrice Talon.

Ce richissime homme d'affaires a favorisé le développement économique du Bénin mais ses détracteurs l'accusent d'avoir fait reculer la démocratie, ses principaux opposants ayant été soit emprisonnés, soit forcés à l'exil.

Il s'agit de la première fois que l'opposition participait aux élections depuis l'arrivée au pouvoir de M. Talon.

Les partis de la mouvance présidentielle, le Bloc républicain (BR) et l'Union progressiste pour le renouveau (UP-R) ont remporté 81 des 109 sièges au Parlement, a déclaré Razaki Amouda Issifou, président de la Cour constitutionnelle.

Le principal parti d'opposition Les Démocrates a pour sa part obtenu 28 députés au terme de l'élection qui s'est déroulée dimanche avec un taux de participation de 37,79%.

Sept partis politiques - parmi lesquels trois alliés de l'opposition - ont été autorisés à participer au scrutin dans ce pays jadis perçu comme un modèle de démocratie.

Seules les formations politiques obtenant plus de 10% des voix peuvent obtenir des sièges au Parlement, selon un système proportionnel.

Plus tôt jeudi, le chef du parti des Démocrates Eric Houndete avait rejeté les résultats provisoires, dénonçant des bourrages d'urnes, des truquages et des achats de voix "flagrants" par les deux principaux partis pro-gouvernementaux, sans toutefois fournir des preuves dans l'immédiat.

"Le parti des Démocrates rejette ces résultats, qui ne reflètent pas la volonté du peuple de faire de nous la première force politique du pays", avait déjà déclaré M. Houndete.

Les résultats peuvent être contestés pendant une durée de 10 jours après la proclamation officielle des résultats.

Retour de l'opposition

Ce scrutin marquait en outre le retour de l'opposition au Parlement après quatre ans d'absence, car elle n'avait pu participer aux précédentes législatives en raison d'un durcissement des règles du scrutin par le pouvoir.

Une mission d'observation de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a jugé que le scrutin de dimanche s'était déroulé pacifiquement et conformément aux règles en vigueur.

Les dernières législatives organisées en 2019 avaient été marquées par des violences meurtrières, une abstention record (plus de 70%) et une coupure totale de l'internet, des faits rarissimes au Bénin.

Le retour au Parlement est important pour l'opposition dans la perspective de la présidentielle de 2026, où les candidats devront être soutenus par des parlementaires pour être enregistrés.

Le Parlement joue également un rôle dans la composition de la Cour constitutionnelle, qui supervise les décisions relatives aux litiges électoraux. Son mandat prend fin cette année et quatre nouveaux juges doivent être nommés par les députés et trois seront choisis par le président.

Le parti des Démocrates a affirmé qu'il chercherait à faire adopter une loi d'amnistie au Parlement afin d'obtenir la libération de ses membres emprisonnés et de permettre le retour des exilés.

L'ancienne cheffe de l'opposition Reckya Madougou, a été condamnée en 2021 à vingt ans de détention pour "terrorisme".

Joël Aïvo, une autre figure de l'opposition, a écopé la même année de dix ans de prison notamment pour "complot contre l'autorité de l'Etat" et "blanchiment de capitaux".

Tous deux ont été jugés par un tribunal spécial, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).

Les détracteurs de cette juridiction, mise en place par le pouvoir en 2016, a été utilisée pour réprimer ses opposants.

Les élections législatives de dimanche ont eu lieu dans un contexte de hausse des violences jihadistes aux abords de la frontière nord avec le Burkina Faso et le Niger, ainsi que dans d'autres pays du Golfe de Guinée (Ghana, Togo, Côte d'Ivoire).

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