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Le Sénégal veut briser sa dépendance au riz importé

Des tiges de riz produit au Sénégal   -  
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AP Photo

Sénégal

Dans le village de Dak, situé au centre du Sénégal, ces femmes coupent des tiges de riz dans la bonne humeur. Le pays est un grand consommateur de cette céréale, mais cette récolte en cours servira uniquement à couvrir leurs besoins personnels.

"Nous préférons la production de riz biologique, sans engrais ni urée : nous n'utilisons que du compost. Nous préférons ce riz produit localement, car le prix du riz importé est actuellement très élevé et nous souhaitons augmenter notre production chaque année afin de sécuriser notre approvisionnement et d'ignorer le riz importé", explique Dié Teuw Diouf, présidente d'un groupe de cultivatrices.

L'Inde, deuxième producteur mondial, a annoncé des restrictions sur ses exportations de riz. Le Sénégal a donc réaffirmé son objectif de réduire sa dépendance.

"À mon avis, les autorités sénégalaises n'agissent qu'en théorie, mais elles ne croient pas à cet objectif. Normalement, si elles s'investissent, nous pouvons atteindre l'autosuffisance en riz en deux ans, alors qu'elles nous vendent ce rêve depuis des décennies", explique Alioune Kane, ultivateur.

Au-delà de la quantité, la supposée moins bonne qualité du riz produit au Sénégal a longtemps découragé les consommateurs.

"Il faut dire que depuis les années 2010, il y a de nouvelles unités industrielles, petites et moyennes industries, qui sont en place et qui font un excellent travail de transformation du riz. C'est un riz de qualité qui est désormais produit, un riz blanc qui peut être vendu en brisures, en fines brisures ou même entier", explique Birame Faye, qui gère une usine de production de riz.

Avant d’atteindre l’autosuffisance, le Sénégal espère suivre l'exemple de la Côte d’Ivoire où le riz importé d'Inde a connu une baisse de 24 % de 2021 à 2022.

" En moyenne, du moins au cours des dix dernières années, nous avons importé environ 900 000 tonnes par an. Cela permet de stabiliser le prix du riz au niveau national", explique Waly Diouf, le coordonnateur du programme national d'autosuffisance en riz.

Autre stratégie, celle du Nigeria, où le riz importé est très taxé à l'arrivée dans les ports et interdit d'entrer par la route.

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