Afrique du Sud
L'enquête de la médiatrice de la République sud-africaine concernant le président Cyril Ramaphosa, gêné par un scandale lié à des liasses de billets retrouvées dans l'une de ses propriétés lors d'un cambriolage en 2020, pourrait prendre au moins deux ans, a-t-elle avancé vendredi.
"Le temps de l'enquête n'est pas celui de l'actualité politique", a mis en garde Kholeka Gcaleka lors d'une rencontre avec la presse étrangère, à deux mois d'une conférence cruciale de l'ANC, parti au pouvoir, qui doit décider s'il reconduit Cyril Ramaphosa pour le représenter aux élections nationale de 2024.
"Nous aimerions boucler notre enquête d'ici deux ans. Mais nous devons remonter des pistes impliquant de multiples organes de l'Etat, nous ne pouvons prendre aucun raccourci", a expliqué cette avocate de formation.
Le rapport final doit "être juridiquement solide pour résister à l'épreuve de l'examen minutieux" par un tribunal, sinon l'institution, dont l'existence même est prévue par la Constitution, perd son temps, souligne-t-elle.
"Il est difficile de fixer des échéances. Mais je peux vous dire que nous ne perdrons pas de temps et ne retarderons pas cette enquête", a-t-elle assuré.
Soupcons de blanchiment
La médiatrice, ainsi que la police, ont ouvert des enquêtes en juin après que Cyril Ramaphosa, 69 ans, a été accusé d'avoir acheté le silence de cambrioleurs tombés sur d'importantes sommes d'argent dans l'une de ses propriétés, lui valant des soupçons de blanchiment et corruption.
Initialement le bureau de la médiatrice a envoyé 31 questions au président, qui avait deux semaines pour y répondre. "Il a demandé un délai, ce que j'ai accordé au vu de l'ampleur et de la complexité" de l'affaire, a précisé Kholeka Gcaleka.
Depuis, "le président nous a répondu efficacement et nous a permis de suivre des pistes. Il a répondu à toutes les questions", a-t-elle ajouté, précisant que deux enquêteurs de son bureau travaillent à temps plein sur cette enquête, sous la responsabilité d'un encadrant, et échangent régulièrement avec les forces de l'ordre notamment.
La médiatrice a pour mission d'enquêter et de signaler toute faute ou malversation au sein du gouvernement, de manière indépendante, impartiale, "sans crainte, faveur ou préjugé", et de prendre des mesures correctives qui ne peuvent être contestées que devant les tribunaux, a-t-elle rappelé.
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